C'est vrai que la mode est au "vintage", mais c'est peut-être même plus qu'une question de mode.
Je m'explique :
Les motos rares et prestigieuses (Vincent, Brough ...) sont maintenant achetées pour des fortunes, mais pas par des collectionneurs ou des amateurs de vintage, enfin pas toujours en tous cas, mais par des investisseurs, des spéculateurs de tous poils.
Les crises boursières à répétition font que ces gens-là ne font plus confiance aux placements financiers. L'immobilier, jusqu'à présent valeur sûre, commence à montrer des signes de faiblesse. Les investisseurs recherchent donc des alternatives de placements : l'art et les collections en font partie.
N'ayant plus les moyens d'acheter ces motos prestigieuses, les amateurs se rabattent sur des modèles plus courants mais néanmoins très recherchés, comme par exemple les mythiques Manx ou 7R/G50, ou bien encore les Gold Star et Rocket Gold Star.
Les prix montent.
Ceux qui pouvaient autrefois acquérir ces bêtes de course n'en ont plus les moyens aujourd'hui, et à leur tour ils se rabattent vers des modèles de grande série.
Les prix montent encore.
Devant ce marché fructueux, la convoitise des professionnels ou pseudo professionnels peu scrupuleux s'attise.
Cette spéculation amplifie la hausse due à la mode "vintage".
En ce qui concerne les motos Anglaises, c'est peut-être même davantage cette spéculation qui fait monter les prix car la mode vintage est surtout le fait des sexagénaires qui n'ont rêvé de motos qu'à partir de "l'invasion Japonaise", en gros entre 68 et 78, avant l'arrivée des roues à bâtons et suspensions monobras.
Ils avaient l'âge de rouler sur une 4 pattes ou un 2 temps hyper nerveux, mais pas souvent les moyens.
Je n'irai pas jusqu'à dire qu'aujourd'hui c'est l'inverse
Il faut bien reconnaître qu'au début des années 70 les Anglaises ne faisaient plus rêver que quelques doux dingues comme nous.
Les gros pros du marché de la moto ancienne proposent aujourd'hui bien plus de motos venues du pays du soleil levant que d'Anglaises d'avant 83.