Les contes du Troubadour

par Le chevalier Mimmo

Cette fois, je pris la route pour me rendre au tournoi de Magny Cours dans le comté de Nevers. A mon grand regret, Sir Albert n'était pas du voyage cette année.

L'équipée s'est faite sous la pluie battante des bords de Seine, au départ  de Notre Dame de Paris jusqu'au confins du Morvan.

Diantre!! J'ai été bien inspiré de partir avec mes chevaux italiens cette fois. Mes vieilles montures anglaises auraient trop souffert sous cette pluie glaciale. je n'ai croisé nul cavalier pendant toute l'échappée, et fût d'ailleurs surpris de voir des cavalier à contre sens.

Simple découragement peut-être.

Près d'arriver, aux abords des pistes du tournoi, je me fis discret, je sais combien Maistre René, se moquerait de mon attelage lui toujours si fidèle aux montures d'outre manche,qui il faut reconnaître, ont toujours fière allure Je mis donc mon attelage à l'abri et me rendit au lieu de rendez-vous. Là, je devais aussi rencontrer Le Chevalier Bertrand et Dame Claudine, qui le savais, avaient fait routes quelques jours plus tôt  à bord d'un petit carrosse italien des plus rapides.

Nous nous retrouvâmes comme convenu et fûmes reçu sous les tentes de Messire Raymond, hôte généreux et que dieu nous pardonne, nous mangeâmes et bûmes sans retenue. Quel festin, pâté aux patates, coquelets rôtis, des fromages régionaux des plus délicieux parfums, et un dessert transalpin, que je ne connaissais point, le << Tiramisu >> spécialité connue  de Dame Claudine connue dans toute l'Europe.!!! et que dire des vins de Bourgogne, en provenance des terres de Maistre René et Messire Raymond, quels nectars!!!!

Le Chevalier Philippe grand participant au tournoi était des nôtres et nous a fait les honneurs de sa présence à notre table, ainsi que quelques autres amis et convives.

Le soleil nous honora de ses rayons à la fin du repas. Quel bonheur !

Après un café préparé par les soins de Messire Raymond en personne, je m'en fût par derrière la tente pour me détendre les jambes et je l'avoue, me soulager quelque peu.

Et là !!!!! Quelle ne fût ma surprise, lorsque je vis brouter dans le pré voisin, les montures de Messire Raymond et des autres convives .

De jeunes montures japonaises, allemandes et que sais-je encore.

Ah ! Me dis-je, finalement chacun n'en fait qu'à ses souhaits, mais cela n'est que légitime.

Il n'en reste pas moins que nous aimons tous les fières montures d'outre manche, mais que rien n'empêche d'en chevaucher d'autres pour goûter aux plaisirs transalpins, saxons et autres.

La fin de la journée fût magnifique et les tournois des plus spectaculaires. Nous y rencontrâmes Sir Giacomo D'Agostini un des plus valeureux cavaliers, fort connu dans le monde des tournois, durant les années de ma jeunesse.

Quelle ne fût la joie de Dame Claudine grande connaisseuse  des tournois, et qui malgré son jeune âge connaît nos plus anciens et valeureux champions.

Elle ne manqua pas de courage et s'en fût saluer le valeureux  Giacomo d'Agostini, qui je pense en garda lui même un souvenir ému

 

Pour rien au monde, je ne ferais défaut à ces tournois annuels, il est si bon de se retrouver entre chevaliers partageant une passion commune pour des combats qui peuvent à certains d'arrière garde.

 

Conte 2 : Est-ce un signe des temps ?

  

Par une belle journée d’été, tôt le matin, je décidai de prendre la route afin de me détendre et  m’aérer l’esprit après une semaine rude en affaires. J’aime profiter, en toutes saisons, du calme et des senteurs matinales sur quelques routes et sentiers de seine et marne.

Ma BonneVILLE, fidèle jument était toute excitée à l’idée de cette sortie champêtre qui devait se terminer par une bonne ration d’avoine 98, c’est là sa préférée.

Je m’en fus donc de bon matin, juste après le lever du soleil. Nous nous promenâmes, pour ainsi dire seuls, avec Bonnie pendant plusieurs heures, profitant du paysage de la vallée de Chennevières.

C’est au détour d’un chemin que nous vîmes une jeune équipée nous dépassant à vive allure. Encore de jeunes étalons japonais, assez colorés j’en conviens, lancés à vive allure par leurs cavaliers.

Mais quelle ne fut ma surprise quand déjà à quelques encolures devant nous, au même instant, nos jeunes cavaliers eurent de concert le même geste inconvenant.

Croyez-moi mes amis, ils levèrent tous trois légèrement la jambe, sans crier gare, ne tenant aucun cas de m’avoir derrière eux, encore si proche.

Je me confiais immédiatement à Bonnie, et oui, sir Albert s’en amuse toujours, lorsque je parle à mon cheval.

Je confiais donc à Bonnie ce que je pensais de ces jeunes rustres, qui se sont soulagés impudemment sans prendre les moindres précautions à mon égard.

Fichtre, me dis-je quand un peu plus loin d’autres cavaliers nous dépassant à leur tour eurent la même attitude aussi impudente.

 Y aurait-il eu, quelque épidémie d’aérophagie, en ces lieux, pour que tous les cavaliers que nous croisâmes fussent tous aussi peu courtois que civils.

Ce n’est qu’au retour sur Paris que je rencontrai un ami de longue date, lui-même excellent  cavalier et fin connaisseur des bonnes auberges qui longent nos petites routes, et qui m’expliqua ce phénomène.

Non, tout ceci n’était nullement dû à une consommation excessive de féculents. Diantre ! Je fus abasourdi lorsqu’il m’expliqua que ces jeunes cavaliers ne faisaient qu’un bonjour de connivence et pour ne pas ralentir leur allure à leur risques et périls, ne voulant pas lâcher la bride, ils saluaient en levant légèrement la jambe. Je trouve l’attitude quelque peu « canine ».

Je ne sais ce que vous en pensez, Maistre René et sir Albert, ainsi que vous tous chevaliers. Mais il m’est clair que l’homme qui ne prend plus le temps de saluer son congénère est un homme perdu.

 Ne peut-on ralentir légèrement l’allure pour saluer, ou bien même, opérer un léger soulèvement des doigts de la main, un hochement de tête m’eut suffit, plutôt que ce geste que je trouve quelque peu déplacé.

Mais j’en viens à penser que tout ceci n’est qu’un signe des temps et je crois que là pour la première fois je prends conscience de mon âge.

A vous, cavaliers, chevaliers, Maistres et gentes dames, c’est d’un léger geste de la main que je vous salue.

 Mimmo

 

Conte 3 : Hode à Messire Bertrand, Maistre Forgeron

 

MESSIRE BERTRAND MAISTRE  FORGERON

 

AVEC CETTE MAGIE, QUE SEUL IL MAITRISE, PARTANT D’UN AMAS DE FERRAILLE, VIDANT CES ENTRAILLES ROUILLES DEPOSEES DANS SA FORGE, ET LA N’EN FAISANT  QU’A SA GUISE, A FORCE DE BATAILLES RANGEES, QUE D’AUCUNS N’AURAIENT CERTE PAS LIVREES, TANT ELLES PEUVENT PARAITRE VAINES ET  PERDUES D’AVANCE, IL A SU REDONNER VIE A CE CHEVAL DE FER.

 

Y  AJOUTANT  UNE BELLE  AME, SI PROFONDE  ET FORGEE DE TELLE MANIERE QUE L’ARMURE  EST UNIQUE ET L’ALLURE  ALTIERE. DE MEMOIRE AUCUNE MONTURE  N’A ETE VUE DANS CET APPARAT EN NOS CONTREES.

 

MÉTISSAGE D’ÉTALON  ANGLAIS  ET TRANSALPIN

 

MAIS  SA LÉGENDE EST –ELLE ENCORE A FAIRE,  MAÎTRE INCONTESTÉ DU FER ET DU FEU, MESSIRE BERTRAND, A FORCE DE BATTRE LE FER ET DE DIRIGER LE FEU, REUSSIT A MONTER, DOMPTER, PUIS LANCER LA BÊTE AVEC UNE FORCE PEU COMMUNE, CERTAINS DIRONT “ PUISSANTE COMME 65 CHEVAUX!”

 

C’EST POURQUOI DU FOND DE TEMPS IMMÉMORIAUX  ENTEND-ON TOUJOURS LE SOUFFLE DE SA FORGE, LES COUPS DU MARTEAU SUR L’ENCLUME,  CAR MESSIRE BERTRAND NE CRAINT PAS LE FIL DU TEMPS ET DANS SON INFINI PATIENCE CONTINUE A TRAVERS LES SIECLES A MANIER SON ART.

ET DEVANT UN TEL ART ET UNE TELLE MAÎTRISE, MESSIRE  BERTRAND, JE DIS RESPECT ET JE M’INCLINE.

 

 

 

 

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