Frenchcorsaire a écrit : ↑04 mars 2020, 20:22
zerton a écrit : ↑03 mars 2020, 11:17
Si j'ai bien comprendu, les sièges en bronze au béryllium sont entrés dans le langage "courant"
quand on a commencé à voir disparaître chez nous les pompes à essence au super plombé.
Lequel plomb n'était pas là pour protéger les sièges, mais pour empêcher les détonations intempestives,
et depuis, avec l'augmentation des taux de compression, les pétroliers ont trouvé d'autres substituts au plomb.
Mais on a fait l'amalgame ( comme chez le dentiste, avec du plomb

)
Ces sièges bronze béryllium auraient la faculté d'éviter la récession des sièges, point barre.
C'est tout ce que j'ai à dire, monsieur le juge.
Be tu vois, j'ai toujours cru que le plomb était la pour lubrifié les sièges... Enfin, il y était parce qu'il fait partie du carburant, mais je croyais en ses propriété lubrifiante pour les sieges. Je pensais qu'on montait des sièges en bronze pour compenser ce manque de lubrifiant... C'est cool ce forum... C'est super intéressant... Merci les gars. Ça change de ce P... De Facebook...
Ouais... l'ami Zerton à raison.
En fait de plomb, ce n'était pas du minerai de plomb qu'il y avait dans l'essence, mais du plomb tétraéthyle, un liquide huileux dérivé du plomb. Ce liquide possède en effet des propriétés lubrifiantes que les militaires de la 1ère guerre mondiale utilisaient pour huiler les canons d'artillerie.
Mais c'est au début des années vingt qu'un chimiste de la General Motors réalise que le plomb tétraéthyle a des capacités antidétonnantes quand il est mélangé à l'essence pour moteurs à pistons, afin de diminuer la tendance à la détonation d’essences contenant un fort pourcentage d’heptane (qui est un alcane détonnant, issu de la distillation du pétrole). C’était une manière d’augmenter artificiellement l’indice d’octane. C'est une découverte majeure, car ça va permettre aux motoristes d'augmenter les rapports volumétriques des moteurs, et donc leurs performances.
Mais c'est un produit extrêmement toxique et les chimistes qui le manipulent mourraient rapidement... il pouvait déjà être remplacé par l'éthanol, facile à produire, mais les fortunes promises par l'utilisation de plomb tétraéthyle protégé par des brevets ont été tellement énormes qu'il s'est imposé sur le marché des carburants, alors que ses concepteurs, vendeurs et distributeurs savaient parfaitement que c'était un poison hautement toxique... c'est beau, le monde des affaires !
Bref, c'est ainsi qu'est née l'essence plombée, le "super carburant"... le Super, pour les moteurs ayant des taux de compression supérieurs à 8 : 1.
Pourtant, à cause de lui, les émissions de plomb dans les organismes vivants, l'atmosphère et le milieu aquatique sont telles que son usage va polluer durablement tous les pays et régions où il est utilisé, avant que son interdiction ne soit prononcée, d'abord en Californie dans les années 70 puis peu à peu, mais plus tardivement, en Europe et enfin, récemment dans les pays en voie de développement.
Pour revenir aux moteurs, non seulement il constituait un excellent additif antidétonnant, mais en plus, il "graissait" l'essence, au bénéfice des portées de soupapes... pour cette fonction, le plomb tétraéthyle peut être remplacé par le potassium, un métal alcalin mou.
Le plomb tétraéthyle est encore utilisé dans l'essence "aviation" pour moteurs à pistons (les moteurs à réacteur utilisent du kérozène, proche du fuel).
Ce qui est rigolo, c'est que quand le plomb tétraéthyle a été interdit à la pompe, les collectionneurs de vieux véhicules se sont affolés pour leur moteurs, lesquels étaient pourtant souvent des mécaniques fonctionnant à l'origine à l'essence "ordinaire", donc de l’essence sans plomb !
Des petits malins, vendeurs de poudres de perlimpinpin, se sont mis à vendre des "catalyseurs" bidons à monter sur le circuit d'essence, d'autres ont jeté des billes de plomb dans leurs réservoirs en s'imaginant que ça allait "graisser" leurs sièges de soupapes.... hi-hi-hi ! Valait mieux mettre quelques gouttes d'huile 2T ou une cuillère à soupe de White-spirit tous les deux ou trois pleins d'essence.
Ceci dit, il est vrai que la suppression du plomb tétraéthyle a posé quelques problèmes mécaniques : moins lubrifiés, des sièges déjà fortement usés se sont usés un peu plus vite, ce qui se traduisait généralement par une récession aux soupapes, celles-ci (en creusant davantage dans la portée conique du siège) finissaient, à l'autre bout, par rattraper leur jeu sous leur culbuteur, jusqu'à ce que, à chaud, la soupape ne ferme plus et là, perte de compression, démarrage à chaud difficile, pertes de rendement donc échauffement et tout le cortège de misères !
A ce stade, une rectification des sièges et un jeu de soupapes neuves permettent de repartir peinard pour des dizaines de milliers de kilomètres, même sans l'apport du plomb tétraéthyle.
Ce qui s'est passé aussi, c'est que l'éthanol, plutôt acide, qui a remplacé le plomb tétraéthyle a parfois sévèrement attaqué les élastomères qu'on trouve dans les moteurs (joints, membranes de pompes, de carbu, durites...).
L'inconvénient de l'éthanol, c'est qu'il produit moins de puissance que l'essence... donc, plus son pourcentage est élevé, plus la consommation est élevée, son rendement énergétique est donc moins bon. En revanche, sa combustion produit un peu moins de gaz à effet de serre... mais pas sa production quand il est produit à base de matière agricole (céréales, betteraves...), avec l'emploi de machines tournant au fuel ! Sans parler des besoins en flotte pour faire pousser tout ça !