elmo a écrit : ↑08 mai 2022, 15:53
.... Et qu'il n'y aura plus personne pour t'accueillir au bureau de poste, que ce sera entièrement informatisé et que ce sera aussi simple que le systèmes des cartes grises (entre autres).
On en reparlera, alors.
L’hôpital public, n'est pas très performant et c'est pourtant là que les cliniques privées envoient tous les mourants du cancer, comme ça les statistiques du privé sont TEEEEELLEMENT meilleures.
Y a qu'à voir comment marche orange maintenant que c'est privatisé et la facilité avec laquelle on trouve un être humain à qui expliquer son problème.
Si je peux me permettre, pour avoir bossé dans l'un puis l'autre, c'est un peu plus compliqué que ca.
Le Public "de prestige" (grands CHU et centres spécialisés publics purs ou privés "à but non lucratif" dépendants du public au sens large) est extrêmement performant (et extrêmement couteux).
C'est là qu'ont lieu des innovations extraordinaires (valves cardiaques percutanées, robots chirurgicaux, greffes de visage ou de main ou de bout de foie, thérapies géniques inimaginables il y a 10 ans... tout ca c'est du public de ces dernières années...)
Et ca c'est open bar pour tout le monde (pour encore combien de temps?)
Effectivement ca implique que le budget restant pour le public "périphérique" est famélique.
(en même temps sur le marronnier des "maternités de proximité", je peux te dire pour savoir comment ca fonctionne que jamais ma femme n'aurait accouché ailleurs que dans un centre de niveau II au moins, et tant pis pour la route... on ne peut pas avoir un centre de pointe dans chaque bled, point).
Le privé tu as de tout, de l'excellence et de la machine à fric, les deux n'étant d'ailleurs pas incompatible. Et parfois même de la recherche et de l'enseignement puisque le public ne peut plus absorber la formation des nouveaux médecins/chirurgiens (c'est d'ailleurs la limite de le fin du numerus clausus, les facultés et hôpitaux ne sont pas dimensionnés pour former correctement un nombre d'étudiant qui a vocation à doubler dans les prochaines années... mais c'est un autre sujet)
J'ai bossé trois ans en clinique privée (la plus grosse de Haute Normandie), et on avait un service de gériatrie (par essence chronophage et peu rentable) et un service d'oncologie/soins palliatifs... Rarement été aussi écouté par la direction, rarement fait mon travail avec autant de moyens et sans aucune pression, jamais de remarque sur la sacro sainte Durée médicale de séjour qui conditionne les revenus... un directeur à l'écoute et parfaitement compréhensif des situations qu'on pouvait rencontrer...
alors qu'à l'hôpital public de la même ville (plus gros centre hospitalier non universitaire de France), c'était réunion de crise dès qu'un patient restait plus de 15 jours...
J'ai beaucoup révisé mon jugement sur la question.
Maintenant je suis entièrement d'accord avec le fond de ton propos, la privatisation des missions régaliennes de l'Etat c'est inadmissible et tous les exemples montrent que cé ne fonctionne jamais très bien. La santé c'est très particulier, parce que c'est finalement une "fausse" privatisation, avec tarifs encadrés, installations contrôlées, et une nécessité d'avoir des cliniques privées qui tournent pour assurer le job. (un exemple tout bête, mais au CHU de Rouen une matinée au bloc d'orthopédie c'était 3-4 prothèses de hanche posées par un chirurgien... en clinique privée c'est plutôt 7 ou 8!)
fin du HS