Le temps que la première couche de peinture durcisse un peu, je me préoccupe de la culasse.
Suite au décapage au "Restom aludécap" ella avait copieusement noirci.

Il existe bien chez Restom un produit pour récupérer la teinte d'origine ou presque, le nettoyant "Netalu poudre 8060" et ça marche, j'ai eu l'occasion de l'expérimenter sur les carters d'une de mes jawa qui avait eu le même soucis. Problème il faut frotter à l'aide d'un vieux scotch britt à vaisselle. Pour aller chercher entre chaque ailette ca risque d'être vite fastidieux et sur une culasse il y a toujours des endroit qui seront mal nettoyés. Alors j'ai opté pour la solution de facilité, le microbillage. J'aurais préféré l'éviter, je n'aime pas vraiment l'aspect que cela donne ca fait beaucoup trop neuf et brillant.

Finalement je m'attendais à pire, ca fait bien un peu clinquant mais ca se patinera à l'usage et surtout, contrairement à ce que je craignais, j'ai bien cherché il ne reste plus la moindre trace de microbille au fond des filetages. Par sécurité elle aura quand même droit à un autre nettoyage minutieux.

Ensuite comme j'avais déposé les trois goujons inférieur pour pouvoir reprendre très légèrement le plan de joint, quelques passes sur une grande feuille de toile émeri posée sur un marbre ont finalement fait l'affaire. je me met en tête de les remettre en place. Pas de problème pour deux d'entre eux, ils se vissent à la main sans accrocher donc serrage définitif avec écrou et contre écrou ainsi qu'avec une goutte de loctite. Pour le troisième ça se complique, impossible de le visser à la main. A l'œil, ni l'entrée du taraudage, ni le filetage du goujon n'ont l'air abimés. Un coup de dégraissant, un coup de soufflette, ecrou plus contre écrou à l'autre extrémité du goujon et avec une clé je tente de le visser en prenant toutes les précautions pour qu'il ne s'engage pas de travers. C'est un peu dur sur les deux ou trois premiers tours puis ensuite il se visse sans problème jusqu'au fond. Je ne le bloque pas et le redévisse pour y ajouter la goute de loctite réglementaire. j'examine le taraudage qui semble parafait, un coup de dégraissant un coup de soufflette et... Un joli petit tortillon métallique jailli de ce qui fut un taraudage. on dirait presque un hélicoil en alu.
Et une misère de plus, je croyais naïvement les avoir toutes épuisées mais quand il n'y en a plus, il y en a encore. Je me retrouve face à un trou presque parfaitement cylindrique sans plus la moindre trace de filetage à l'intérieur.

En fait il en reste un semblant car le goujon à l'air de vouloir s'y visser malgré tout et semble même supporter un blocage modéré. Inutile de rêver en admettant même que j'arrive à remonter la culasse dans cet état, ça ne tiendra pas point barre.
En Pareil cas il n'y a pas trente six solution au minimum un hélicoil et si ça ne va pas il faudra envisager de passer par la case usinage et installation d'un insert.
Comme notre ami RGM, qui doit connaitre le problème, propose un coffret hélicoil de la bonne dimension, 3/8 BSF, je décide de tenter l'opération.

Un hélicoil bien posé a généralement une résistance supérieure à un taraudage dans l'alu sachant que tout réside dans le "bien posé". Il faut commencer par percer le trou à 10 à l'aide du foret fourni dans le coffret, tel qu'il est il doit être aux environs de 9.5. L'usage de la perceuse électrique me fait un peu peur, difficile de s'aligner parfaitement et avec les vibration de l'objet j'ai bien peur que le perçage ne fasse en définitive 10 et quelques... et pas forcément dans l'axe.
Le foret est neuf, c'est de l'alu et il n'y a que 0.25mm au rayon à retirer, je décide donc de réaliser cette délicate opération à la main tout simplement. Je démonte le mandrin de la perceuse, il me servira à maintenir le foret et en l'actionnant tout doucement à la main je pourrai facilement contrôler que je reste bien perpendiculaire au plan de joint.
Deuxième opération, le taraudage avec le modèle spécifique fourni lui aussi dans le coffret. La aussi rien de plus facile que de partir en biais mais si c'est le cas l'hélicoil le sera aussi, le goujon de même, la portée ne sera pas vraiment bonne et au pire si un des trois goujons est de travers il risque de ne plus passer dans le perçage prévu du bloc cylindre.
Finalement cela c'est fait presque tout seul, tout doucement et surtout en contrôlant régulièrement la bonne position du taraud.

Le goujon a ensuite pris sa place sans problème et il semble être bien parallèle aux deux autres.

La culasse se pose sans difficulté sur le bloc cylindre il semblerait que cette nouvelle galère ne soit plus qu'un mauvais souvenir.

Ce sera l'occasion de constater que cette malheureuse culasse est littéralement bardée d'hélicoils, quatre au niveau des vis de pipe d'admission, quatre sur les fixations des caches culbuteur d'échappement, un sur un des trois goujons inférieurs, ainsi que d'inserts, un à chaque sortie d'échappement et trois au niveau de la fixation supérieure. En taraudage d'origine il ne reste plus que deux goujons inférieurs et tous ceux des caches des axes de culbuteur. Je touche du bois.