Les motos anglaises d'avant 1983

A faire absolument "les calanques de Piana" au nord D'ajaccio : à tomber

Je suis allé plusieurs fois en Corse : plusieurs fois à moto et une fois en 2CV. Les premières fois, je me suis tapé la descente vers Toulon ou Nice, via la N7... c'est long !
Les dernières fois, j'avais trouvé le bon plan : train-moto depuis la gare de Bercy jusqu'à Nice. Tu embarques à Bercy vers 18 H, tu prends le dur en couchette et au p'tit matin, tu descends à Nice. Le temps d'avaler un déj' au buffet de la gare et tu récupères ta brèle. T'as la journée pour musarder dans l'arrière pays niçois, c'est sympa. A 16 h, faut être sur le port à l'embarquement du Navire grande vitesse (NGV) de Corsica ferries et à 19 H 45, tu arrive à Calvi. Parait qu'ils ont arrêté le NGV, ça coûtait trop cher en carburant.
L'avantage, c'est le temps gagné. Question budget, ça coûte un plus cher de prendre le dur, mais t'économise l'essence, les restos au bord de la route et une nuit d'hôtel si t'as la rame de camper en route.

Tu vas dans le sud de la Corse... c'est beau partout, de toute façon. les environs de Sartène sont délicieux (y'a un camping sympa à 4 km en bas de Sartène qui est bâtie sur un éperon rocheux). Les golfes sont tous beaux, avec de belles plages. L'idéal, c'est la mer le matin et ensuite, cap sur la montagne avec le casse-croûte pour aller se rincer dans un torrent de montagne, sous un pont Gênois (y'en a partout). Bonifacio est vraiment à voir. De là, remonte vers Figari et prends la route de montagne qui va vers Levie, Zonza, Aullène... là, c'est la Corse de l'Intérieur, celle que préfèrent les Corses et les amoureux de la Corse. C'est la montagne, le maquis, des bled perdus qui semblent déserts, mais y'a des Corses dedans.

Ceux-là, ils n'attendent pas le touriste (on n'est plus en bord de mer), mais ils accueillent le voyageur avec un vrai sens de l'hospitalité. Faut les laisser venir à toi, comme des chats... faut leur laisser le temps de te jauger, de te renifler, le temps qu'il faut pour comprendre si t'es un ami ou un ennemi. Tu coupes le moteur (surtout, laisse les clés dessus, le casque, tout : comme ça, tu leur fais comprendre que tu sais qu'il n'y a pas de voleurs chez eux et que tu fais confiance) et tu te poses, tranquille, sans gestes brusques, comme dans un western. Si y'a des vieux, tu les salue discrètement : ils sont chez eux, ils en ont vu d'autres, mais ils tiennent à leurs marques de respect, comme tous les vieux qui sont là depuis toujours. Si y'a un troquet, faut y aller... là encore, salut discret mais indispensable. Et t'attends, tu laisses venir, les Corses n'aiment pas les gens pressés.

Tu commandes une Pietra (la bière locale) ou un café et tu ne parles pas. T'attends... c'est souvent au moment où tu te décides à repartir que quelqu'un va t'interpeller. Il va te parler de ta moto, il va te demander si t'es arrivé par cette route-là, en bas. D'où tu viens, il s'en fout, il voit bien que t'es pas d'ici et c'est ça le plus important. Où tu vas, il s'en fout aussi, parce que comme il n'aime pas les questions des continentaux trop curieux, il s'abstiendra de trop t'en demander, question de principe et d'honneur. Alors il va badiner un peu sur la moto, le temps, tout en cherchant à savoir si t'es vraiment cool. Tu lui dis que le coin est joli, que ça doit être agréable de vivre par ici... au bon d'un moment, il va te dire que par cette route là-bas, y'a un truc à voir, une vieille chapelle avec des fresques (la clef est à demander à la dernière bergerie sur le chemin), que là y'a un petit pont avec un torrent vachement joli avec sa p'tite cascade claire comme un rire d'enfant... que là, y'a des cochons qui sont sur la route. D'ailleurs, c'est les siens et leur viande toute parfumée de glands et des herbes du maquis, son cousin la prépare dans le p'tit resto, là, tu vois ? T'as pas encore déjeuné ? Il a un fiadone au dessert, t'en mangeras jamais comme ça sur le continent !
Voilà, t'es là en train de parler avec un gars du coin et le bistrotier revient, t'es adopté ! "Vous prenez autre-chose ? qu'il va te dire... laissez, c'est pour moi. Vous connaissez la myrte ? Jean-Do', il connait pas la myrte, va chercher la bouteille."

Comme t'as un peu une tête de Corse (si, t'as une tête de Corse, en tout cas, ça pourrait !), y'en a bien un qui va te demander d'où tu es, si t'as de la famille... Comme tu es Breton (t'es Breton, pas vrai ?), tu leur dis que t'es Breton, du bout, tout au bout, là-bas dans le pays sauvage. Alors là, bingo, les Corses adorent les Bretons ! Pour eux, c'est la même culture de la résistance au centralisme continental... t'es chez eux, en Corse, mais t'es Astérix, t'es comme un frère !

Bon voyage !

Bravo et merci Marco, on sent le vécu! J'envisageais effectivement ce voyage de cette façon là. Comme je suis Breton mais que j'ai une tête de Corse ( ça, je le savais pas...), ça va bien se passer.
Merci encore à tous pour vos tuyaux. Si y en a encore, suis preneur

Deux itinéraires à faire absolument en moto :

1/ Le Col de Verde en montant par le sud depuis Ste Marie Sicché puis Gozzano, au Col de Verde redescendre par Ghisoni puis col de Sorba (Magnifique),
Vivario et redescendre sur Ajaccio par le col de Vizzavona

2/Le col du Vergio en partant de Porto, et descendre ensuite jusqu'au lac de Calacuccia.
Attention dans la montée vers le col du Vergio pas mal de bestioles diverses qui peuvent se trouver sur la trajectoire