serge a écrit : ↑09 nov. 2022, 19:34
Ne surtout âs perdre de vue que le CT à deux objectifs.
1 faire du fric
2 mettre au rebut le plus de véhicules ancien....
Pour les pouvoirs publics, je ne pense pas que ça soit les principaux objectifs...
Faire du fric ? Ça n'ira pas dans les poches de l'État et les gouvernements rechignent à ajouter de nouveaux impôts qui font de "mauvais électeurs", qui fâchent les gens.
Faire du fric, c'est surtout l'objectif de Dekra, à l'échelon européen, parce que c'est une entreprise leader sur ce marché, mais sur le terrain, dans les centres de CT en France, ça emmerderait plutôt les artisans sous franchise d'une enseigne (Dekra, Autosur, etc) qui n'ont pas envie d'investir dans le secteur du 2RM, pas assez rentable, trop compliqué et pour lequel il faut se former, mobiliser de l'espace... les gérants de petits centres de CT n'en veulent pas, de ce CT-moto.
Mettre au rebut des véhicules anciens ? Oui, c'est une tendance en cours, mais les volumes en moto sont insignifiants et de toute façon, les ZFE y incitent déjà.
Non, la vraie raison, c'est juste de l'annonce de politiciens : ils veulent "agir" contre l'accidentalité routière, notamment celle des motards, juste pour dire qu'ils s'en occupent, qu'ils sont "responsables", qu'ils prennent "des mesures courageuses"... c'est de la posture. Ça ne leur coûte rien de le dire et ça flatte les braves gens qui râlent contre le bruit des motos sous leurs fenêtres, ça contente les écolos qui crient à la pollution et qui veulent sauver le monde à coups de poireaux bio élevés en permaculture, ce genre de choses...
Alors ils demandent à leur administration qu'est-ce qu'on pourrait faire pour avoir une "mesure forte", "disruptive", comme ils disent. L'administration, des technocrates sortis des grandes écoles (ENA, X, Les Ponts...) se tournent vers les "experts" et les chercheurs en sécurité routière qui bossent dans des organismes sous tutelle de l'État et eux, ils disent :
"Contrôle-technique, gilet air-bag, plaques d'immat' à l'avant, ABS à tous les étages, bridage des moteurs, etc..."
Les technocrates des ministères disent OK, faîtes nous des recherches scientifiques, regardez ce qui se fait dans les autres pays, élaborez des projets de recommandations et on fera le tri entre le possible et l'infaisable.
Surtout, on regarde l'impact sur l'opinion publique, ce qu'ils appellent "l'acceptabilité sociale"... avec les motard, c'est bon, personne ne les aime (enfin, tous les non-motards) et nous ne sommes pas très nombreux. Le problème des motards, c'est qu'ils se défendent, mais suffit de communiquer que ça va sauver des vies, que ça va sauver le climat... et puis on trouve quelques cas de motards qui font vraiment chier pour en parler dans les médias (genre BFM-TV, C8, W9, C-News), on fait des pseudos reportages sur les rodéos dans les cités, on tend le micro à quelques grands traumatologues à Garches et ensuite, hop, on balance les annonces de mesures, les plus grosses possibles... évidemment, manifs de motards ! Pas grave, on réduit les mesures à moitié, on fait venir les organisations de motards (cherchez pas, y'en a qu'une) à la table des négociations et on négocie, on marchande, on discute...
Et puis, discretos, pendant les vacances si possible, zou, on nous mitonne un p'tit décret pour les six mois plus tard, avec mise en effet avec un arrêté au JO publié quelques mois plus tard encore.
Le résultat réel, les technocrates et les politiciens s'en branlent... l'essentiel c'est d'avoir "pris des mesures". Et même le résultat, ils s'en foutent du moment que ça ne déclenche pas une révolution.