1972, une bien bonne année...
J'ai plusieurs fois hésité à donner moi aussi mon avis mais après 5 pages de commentaires, je crois que tout a été dit et pas sur que Ferran y retrouve ses petits
En résumé trop long, une anglaise de 1972 ne sera jamais aussi facile à vivre qu'une japonaise d'aujourd'hui et même des 20 dernières années. Mais la conduite est différente, le comportement moteur aussi et le plaisir va avec.
Quelque soit la marque ou le modèle, il faudra faire l'entretien toi-même. Et l'entretien à l'époque s'appelle la mécanique aujourd'hui. Donc il faut un minimum de place pour intervenir correctement sur la moto, pouvoir faire le tour, un bon éclairage et surtout pouvoir tout laisser en place quelque temps. En clair, il faut un garage ! Les outils, ça s'achète petit à petit au fur et à mesure qu'on en a besoin et qu'on prend du plaisir à les utiliser...
Quand on n'a aucune expérience, le choix du modèle doit être raisonnable. Il n'y a pas de mauvais modèle. Si à l'époque une TR6 était moins typé sport qu'une Bonneville, je ne pense pas que ce soit encore le cas aujourd'hui. Par contre, il vaut mieux un monocarbu pour débuter, l'équilibrage est plus facile
et la compréhension global de l'engin est plus simple lorsqu'il faut investiguer pour trouver une panne.
Reste le prix et là, il n'y a pas de recette miracle. Le mieux c'est de racheter la bécane d'un copain, ou d'un bon amateur de mécanique qui te permet de connaître l'histoire de la moto et son niveau d'entretien et d'utilisation. Là, il faut peut être se rapprocher des clubs, rencontrer les amateurs de ta région. Ce réseau de connaissance va t'assurer un support qui sera bien plus précieux qu'une garantie sur l'état initial de la moto. Tu peux aussi passer par des pro qui vont te conseiller, te faire essayer la moto mais qui ne pourront rien te garantir sauf le prix de vente. Mais là encore, il est préférable d'y aller avec un ami amateur éclairé.
Et sinon, la solution la plus effrayante mais la meilleur, c'est d'acheter une moto qui te plaise, à un prix qui te convient et de rouler. Ce site te permettra de trouver de la doc (indispensable!), des conseils plus ou moins véreux, de rencontrer du monde. Et puis tu te lances. Un réglage de frein par ci, un embrayage qui patine par là, un carbu qui dégueule de là, un démarrage difficile de ci... Et tu apprends ta moto, tu l'apprivoises, elle t'adopte. Mais au prix de ballades ratées, de soirées à l'atelier, de lectures de doc techniques en anglais... Tu vas en chier plus ou moins longtemps, deux ou trois ans, tout dépend de l'état de départ, de ta capacité à apprendre et du plaisir que tu vas y trouver.
Mais un jour, tu vas sortir la moto du garage, lui mettre un coup de kick et tu vas partir faire 300 bornes de ballade, peut être pour retrouver des potes en anglaises anciennes dans un p'tit restau. Tu vas te faire super plaisir, être en communion avec ta bécane, tout ressentir, tout comprendre et tu vas rentrer le soir super heureux. Et le lendemain au bureau, tu vas dire aux collègues : "putain, hier, j'ai fait une super ballade avec mon anglaise, elle marche du feu de dieu, c'est vraiment le pied à conduire cet engin!".
Voilà le modeste avis d'un conscrit. La cinquantaine approche, il est temps de se lâcher