Revenons à ma chère Commando, c'est le but du sujet quand même.
Il y a quelques jours réception du nouveau contacteur, toujours aussi efficace RGM. Mise en place de l'objet, tant qu'à faire un certain nombre de contrôles au niveau du faisceau maison, des fois que. Mais rien, tout semble parfait, pas le moindre mA qui se promène la ou il ne devrait pas. Contact, titillage réglementaire du carburateur, un coup de kick et comme d'habitude, ça part du premier coup. Au passage comme j'avais également reçu le nouveau plateau de capteurs Boyer, celui ci fait effectivement 134 ohms, montage de ce dernier, calage à 31° d'avance maxi à la strobo, petit tour d'essais, je ne sens aucune différence mais au minimum ça marche aussi bien qu'avant. Je vais pouvoir me rendre à la réunion du club 3 pattes, sinon la tête haute du moins avec une moto dont le fonctionnement ne me fera pas honte.

La réunion se situe tout près de Châteauneuf sur Sarthe, de chez moi ça fait quelques 280km avec les petites erreurs de parcours, les déplacements sur place et le retour cela fait un total d'environ 700km pour le WE, une presque formalité pour une moto refaite pratiquement à neuf.
Elle doit avoir au moment du départ quelques 1200km donc pas de crainte pour tenir 4000tm, soit 110/115 sur les voies rapides. Si ce n'est que... je m'aperçois que si je manœuvre la poignée de gaz avec un peu moins de précautions que précédemment elle me fait comme une sorte d'hésitation assortie d'un léger ratatouilli pour prendre ses tours. Je me dis que finalement ma carburation n'est sans doute pas si parfaite que je l'avais cru à l'époque ou jamais je n'avais dépassé 4000tm, la une fois j'ai pris jusqu'à 5000tm, et que ce sera à peaufiner quand je considèrerai pouvoir ouvrir sans crainte.
Je ne m'inquiète pas plus et le voyage se déroula parfaitement. La balade de club sur place,à train de sénateur rien à voir avec le Joe Bar team, se passe parfaitement. Je passerais sur les discussions joyeuses et interminables qui nous amènent jusqu'à la fermeture du bar vers 4h du matin, non sans avoir éclusé des quantités peu raisonnables de bière et ce tant le vendredi que le samedi.
Le Dimanche à la mi journée, après dissipation des brumes cérébrales causées par les excès de la veille il faut bien envisager la séparation et le retour maison. Comme d'habitude démarrage en un coup de kick, la Commando ronfle comme elle le doit et comme avec l'âge je suis devenu presque scrupuleux avec les limitations de vitesse la première partie du parcours sur les départementale, donc entre 3200 et 3500tm, se passe parfaitement. A un moment j'attaque la voie rapide, vitesse limite 110kmh soit un peu en dessous de 4000tm et la je sens bien que quelque chose se passe moins bien qu'à l'allez. Davantage d'hésitation à l'ouverture des gaz, le bruit moteur n'est plus vraiment le même mais ça marche on continue. Arrêt carburant, j'en profite pour vérifier les cosses de bobine, les capuchons de bougies et surtout que le carburateur, dont je sais que les vis de fixation sont très modérément serrées sinon c'est blocage du boisseau, n'est pas sur le point de s'évader. RAS, ça redémarre et on continue. Arrivé à une centaine de km de l'écurie ça va moins bien, elle rechigne vraiment à garder ses 110 sur la voie rapide et me gratifie même de quelques explosions dans les pots. A 90 ça semble vouloir tenir, il faudra bien s'en contenter jusqu'à la maison. Le problème c'est que ça ne s'arrange pas du tout, à un moment la vitesse maxi c'est plutôt 80 et avec un bruit d'échappement pas vraiment convainquant. Soudain à un peu moins de 40km du but, plus rien. Plus de son, plus d'image, arrêt en roue libre sur le bord de la route, manquait plus que ça. Ca sent l'allumage qui a rendu l'âme, les bobines ne sont pas plus chaudes qu'elles le devraient, j'ai bien quelques menus outils mais je n'y crois pas vraiment. Test des bougies, rien. A tout hasard j'en met des neuves, le test au contact ne donne rien mais en actionnant le kick j'aperçois quand même une mini étincelle, on ne sait jamais je tente le coup. Elle démarre effectivement et du premier coup mais je n'ai même pas le temps de me réjouir, elle a bien du tourner 2 seconde et s'est arrêtée. Inutile d'insister elle n'ira pas plus loin point barre.
Ca fait quand même plus de quarante ans que je ne me suis pas retrouvé dans une telle situation, ça me rappelle ma jeunesse si ce n'est qu'à l'époque je n'hésitais pas à pousser la motos sur le bord de la route pendant plusieurs km. Les temps on changés, moi aussi et je sais qu'il y a une côte violente à quelques centaine de mètres de la ou je suis.
Dernière solution, le pouce levé, je sais que cette route est celle qui à près de quarante km d'ici passe à quelque centaines de mètres de la maison, je vais bien trouver une bonne âme pour me conduire jusque la.
Ca n'a pas pris deux minutes, un motard en voiture s'arrête et me conduit à 500m de chez moi. Je n'ai pas de voiture mais en bon amateur de moto ancienne j'ai une camionnette, un Pigeot expert rallongé, et je repart avec récupérer la Norton.

Il n'y a plus qu'à lancer les investigation de rigueur mais je ne me fait pas trop d'illusions. Tel que les choses se sont déroulées le cas me semble clair, ce n'est pas un mauvais contact quelque part j'opterais plutôt pour un boitier d'allumage qui a décidé de prendre sa retraite. J'hésitais à remplacer mon vieux Boyer boitier noir d'age indéterminé par un Trispark, je crois bien que l'occasion va faire le larron.