zerton a écrit :Bon j'ai pas compris qui fait l'entraînement de la chemise, ni comment...
Mais c'est un cycle à quatre temps avec des lumières d'un deux temps?
Put'1 c't'affaire...
Voui, c'est un peu ça. La distribution par chemises louvoyantes (ou coulissantes) est une invention du début du XXè S imaginée par un américain, Charles Knight... on parle aussi de moteur à "cylindres Knight". L'idée consiste à gérer l'admission et l'échappement par des lumières ménagées dans la chemise. La chemise est mobilisée par un système mécanique relié au vilo, comme tout système de distribution classique. Là, il s'agit de biellettes... contrairement à des soupapes rappelées automatiquement par ressorts, la chemise ne peut pas être que "levée", il faut aussi la redescendre, la commande doit donc être "desmodromique".
Le brevet Knight a été repris notamment par Voisin et Panhard, dans les années vingt et trente. Les Panhard ainsi équipées s’appelaient les "sans soupapes", dénomination "SS".
L'idée, en soi, n'était pas mauvaise, surtout à une époque où les rendements étaient faibles et les régimes moteurs très lents... et la plupart des moteurs de bagnoles se contentaient de soupapes latérales dans des blocs en fonte. En revanche, avec les huiles et les carburants d'alors, tout ça se calaminait assez vite, ça chauffait et ça calaminait encore plus.
L'adoption du système Knight était surtout une "coquetterie", une sorte de raffinement pour des voitures de luxe. L'un de leurs avantages était d'être particulièrement silencieux, surtout à une époque où les mécaniques étaient bruyantes, surtout celles à soupapes en tête sensées équiper les voitures les plus performantes... et les Panhard SS fumaient comme des 2T !
En aviation, le problème était différent : les moteurs en étoile étaient bien refroidis (à air) et les régimes usités étaient plus constants. De plus, la maintenance "avion", déjà très exigeante, n'avait rien à voir avec l'entretien mécanique des autos.
Peut-être que de nos jours, le système Knight aurait ses chances, avec les traitements de surfaces et les huiles modernes ? M'enfin l'histoire a démontré qu'en terme de rendement, d'encombrement et de fiabilité dans le temps, on a rien trouvé de mieux (en bagnole) et de plus simple que le bon gros quatre-cylindres à soupapes en tête rappelées par ressorts.
Heu... si, y'a eu le flat-twin de la 2CV et le vertical-twin de la Speed-twin qui sont ce qu'il y a eu de mieux, mais là, on est carrément dans le domaine de l'excellence absolue, c'est hors-concours.
