Présentation d'un lapin de six semaines
Publié : 15 nov. 2014, 22:42
Bonjour à tous et à toutes, car il y a des dames aussi.
Je me décide enfin à venir vous rencontrer alors que j’étais un peu fâché contre vous que je ne connais pas encore, mais je vous rassure je suis réconcilié depuis, je m’en expliquerai plus loin.
Je m’appelle Gilles, j’habite Lyon au pied des monts d’or, marié, un garçon de 13 ans et une petite pépète de 4 ans.
Je suis côté mécanique un lapin de 6 semaines comme j’ai pu le lire sur le forum dont je me délecte depuis cet été.
Comme je ne suis pas un garçon facile je ne vous dirai pas mon âge mais sachez que 40 ans plus tard l’une des motos qui m’a fait rêver lorsque j’avais 15 ans est devenue mienne. Je suis allé la chercher il y a quelques semaines.
Mon expérience motocycliste remonte un peu maintenant, J’ai commencé l’entrainement j’avais juste 13 ans en 1972, j’allais le mercredi m’exercer avec des ciseaux à bois et un maillet chez mon voisin qui était menuisier en siège. Débarque un jour une 4L fourgonnette dans laquelle était sanglée une 125 Honda K5, avec son puissant bicylindre qui sortait de révision et était à vendre. J’ai tellement insisté que le dit voisin a acheté l’engin. Lui n’avait jamais pratiqué la moto, ni avant, ni après l’achat dailleurs.
C’est à ce moment que mes brillantes études ont commencé à en pâtir. Le soir après le collège j’exécutais (oui c’est le mot qui convient le mieux) mes devoirs en 10 minutes à peine et je courrais rejoindre la belle et contre la promesse de ne pas dépasser les limites du chemin de terre qui était derrière chez lui, je partais travailler les prises d’angles et les entrées de courbes.
Le terrain de jeu a vite avoué ses limites pour mes qualités de pilote hors pair, je suis donc allé explorer d’autres horizons, j’ai donc fait mes classes sur les pentes du mont Cindre et du mont Verdun qui étaient à mes pieds. C’était je l’avoue de la pure inconscience.
Dans le même temps les copains et moi allions le samedi nettoyer, lustrer, bichonner les machines des membres du moto club local, surtout des anglaises, Triumph, Bsa, Norton, quelques Laverda, Ducati, Bmw.
Une fois le travail accompli et vérifié, on nous prêtait un casque et on nous emmenait « faire un Verdun » c’était la récompense suprême. J’ai donc été piqué aux anglaises très tôt et ce virus-là ne m’a jamais vraiment quitté.
Plus tard avec l’âge et le permis en poche, étant je l’avoue d’une génération « japonaise » puisque ces belles anglaises n’étaient plus trop à la mode, j’ai roulé sur ces machines, j’en ai encore 3 dans le garage : 350 DR avec lequel j’ai fait pas mal d’enduro et qui aujourd’hui « recivilisée » m’emmène chaque jour au travail, 1000 Varadero pas mal pour le duo et les longues roulades, puis une Yam XJ 900 achetée pour sa ligne et la beauté de son bloc moteur. Là, mes seigneurs, j’implore déjà votre pardon, à genoux, (car les miens fonctionnent bien, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde d’après ce que j’ai pu lire)
Je faisais partie ces dernières années de la catégorie motard blasé, pas des virages mais de ces motos ressemblant à de grosses mouches bodybuildées pesant 275 kg que l’on vous présente comme le vélo idéal pour faire les 4 kilomètres qui vous séparent du boulot, à 15000 € le morceau et à 20 avec une malheureuse valise, donc décision était prise, je n’achèterai plus de moderne.
Je lorgnais donc vers ces néo rétros, surtout les anglaises, pour être précis le 3 cylindres Thunderbird des années 2000, mais assez mollement, quand l’été dernier un ami de joli papa, pendant l’apéro me dit qu’il a bien une anglaise dans un garage non loin d’ici.
Hein, quoi, comment, où ? On peut la voir ? Ok pour le lendemain. L’affaire fût rondement menée. Je rentrais donc de vacances sans elle car il n’y avait qu’une place sur la remorque, mais dévorais depuis tout ce qui pouvait se dire sur le modèle, ce qui m’a naturellement amené sur ce forum (particulièrement bien fait), et surprise, fin Aout je tombe sur le post du sieur Tricati, repris par le sieur Yéti qui invitent leurs copains à se retrouver à Aix les bains.
L’occasion est trop belle, si je veux des conseils, des avis etc… c’est là-bas qu’il faut que j’aille, je vais pouvoir tous les rencontrer.
Et me voilà parti pour Aix les bains, en arrivant j’ai noyé ma japonaise au fond du lac pour la cacher, des fois que ces barbares me la brule, et je suis allé à la rencontre de ces messieurs.
Première déception, personne sur place ne les connaissait, qu’à cela ne tienne, je suis venu, je trouverai bien quelqu’un pour me renseigner, je m’approche donc du stand des anglaises et demande : bonjour, je serai bientôt l’heureux propriétaire d’une vielle anglaise et j’aimerai avoir quelques avis et conseils.
Un monsieur mangeant son sandwich me fait cette réponse étonnante sans même se retourner : oui
Moi : j’aimerai savoir …………….
Lui : oui
Moi pensant : le monsieur est bavard, la conversation va bon train profitons-en, j’aurai voulu…………….
Lui : c’est quoi le modèle ?
Moi comme le petit scarabée dans Kung Fu : c’est une Norton 850 commando Mk3 de 1977
Lui : c’est une merde sans caractère
Moi, qui pensais déclencher la holà du siècle, voir ces gens danser de joie sur les tables à l’évocation du modèle, je venais de me vautrer, en pensant à cet escroc de vendeur qui m’avait refilé le modèle dont personne ne veut.
Je suis donc reparti un peu vexé tout de même, d’où mon amertume à votre encontre messieurs dames, mais ma décision étant prise, j’irai quand même chercher la belle courant octobre.
Et puis dernièrement je me rends à époqu’auto où je tombe en arrêt (comme le chien du même nom) devant un Triton sublimissime, de ceux que l’on poserait devant son lit pour l’admirer chaque matin au réveil, quand un monsieur s’approche, j’ai cru à : si tu la touche j’te mets un coup de boule, et bien pas du tout, on a discuté une bonne heure avec l’heureux propriétaire, un sorcier qui fait tout lui-même ou presque, ah non, il achète les pneus car il n’a pas le vulcanisateur pour les faire lui-même. Je lui ai donc compté ma mésaventure et il a eu cette formule que j’ai adorée, je vous la livre : ici, on aime toutes les motos à partir du moment où il n’y a pas un con assis dessus.
Extraordinaire non ? Je ne sais pas dans quelle catégorie il m’avait rangé, je me suis donc rangé tout seul, on n’est jamais si bien servi ….etc…..
Ce sorcier-là, c’est monsieur Nabs, vous l’aviez peut-être déjà reconnu, j’ai pu, par la même occasion serrer la main d’un autre sorcier, Rickman, dans tous les cas, merci à vous deux pour votre accueil chaleureux, en espérant bien pouvoir à nouveau vous rencontrer et aussi rouler en votre compagnie.
Je ne suis pas en mesure de poster une photo car la belle est en pièces détachée en ce moment, la remise en route s’avère un peu plus longue que prévue, mais je ne manquerai pas de le faire un peu plus tard.
J’ai néanmoins beaucoup de questions à vous poser, à savoir :
- Quelle quantité d’huile je dois mettre dans les pneus ?
- Quelqu’un a-t-il une adresse où acheter de l’air (pour le filtre du même nom) de 1977 car dans ma région ça ne court pas les rues ?
- Pourquoi ont-ils logé le réservoir d’essence à droite sous la selle, ce n’est pas très pratique et il a l’air très petit ?
Voilà pour l’instant, et si vous êtes encore là, car j’ai été très long, merci encore pour votre accueil, pour vos déjà nombreux conseils, et à très bientôt sur nos routes j’espère.
Gilles (tacoma)
Je me décide enfin à venir vous rencontrer alors que j’étais un peu fâché contre vous que je ne connais pas encore, mais je vous rassure je suis réconcilié depuis, je m’en expliquerai plus loin.
Je m’appelle Gilles, j’habite Lyon au pied des monts d’or, marié, un garçon de 13 ans et une petite pépète de 4 ans.
Je suis côté mécanique un lapin de 6 semaines comme j’ai pu le lire sur le forum dont je me délecte depuis cet été.
Comme je ne suis pas un garçon facile je ne vous dirai pas mon âge mais sachez que 40 ans plus tard l’une des motos qui m’a fait rêver lorsque j’avais 15 ans est devenue mienne. Je suis allé la chercher il y a quelques semaines.
Mon expérience motocycliste remonte un peu maintenant, J’ai commencé l’entrainement j’avais juste 13 ans en 1972, j’allais le mercredi m’exercer avec des ciseaux à bois et un maillet chez mon voisin qui était menuisier en siège. Débarque un jour une 4L fourgonnette dans laquelle était sanglée une 125 Honda K5, avec son puissant bicylindre qui sortait de révision et était à vendre. J’ai tellement insisté que le dit voisin a acheté l’engin. Lui n’avait jamais pratiqué la moto, ni avant, ni après l’achat dailleurs.
C’est à ce moment que mes brillantes études ont commencé à en pâtir. Le soir après le collège j’exécutais (oui c’est le mot qui convient le mieux) mes devoirs en 10 minutes à peine et je courrais rejoindre la belle et contre la promesse de ne pas dépasser les limites du chemin de terre qui était derrière chez lui, je partais travailler les prises d’angles et les entrées de courbes.
Le terrain de jeu a vite avoué ses limites pour mes qualités de pilote hors pair, je suis donc allé explorer d’autres horizons, j’ai donc fait mes classes sur les pentes du mont Cindre et du mont Verdun qui étaient à mes pieds. C’était je l’avoue de la pure inconscience.
Dans le même temps les copains et moi allions le samedi nettoyer, lustrer, bichonner les machines des membres du moto club local, surtout des anglaises, Triumph, Bsa, Norton, quelques Laverda, Ducati, Bmw.
Une fois le travail accompli et vérifié, on nous prêtait un casque et on nous emmenait « faire un Verdun » c’était la récompense suprême. J’ai donc été piqué aux anglaises très tôt et ce virus-là ne m’a jamais vraiment quitté.
Plus tard avec l’âge et le permis en poche, étant je l’avoue d’une génération « japonaise » puisque ces belles anglaises n’étaient plus trop à la mode, j’ai roulé sur ces machines, j’en ai encore 3 dans le garage : 350 DR avec lequel j’ai fait pas mal d’enduro et qui aujourd’hui « recivilisée » m’emmène chaque jour au travail, 1000 Varadero pas mal pour le duo et les longues roulades, puis une Yam XJ 900 achetée pour sa ligne et la beauté de son bloc moteur. Là, mes seigneurs, j’implore déjà votre pardon, à genoux, (car les miens fonctionnent bien, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde d’après ce que j’ai pu lire)
Je faisais partie ces dernières années de la catégorie motard blasé, pas des virages mais de ces motos ressemblant à de grosses mouches bodybuildées pesant 275 kg que l’on vous présente comme le vélo idéal pour faire les 4 kilomètres qui vous séparent du boulot, à 15000 € le morceau et à 20 avec une malheureuse valise, donc décision était prise, je n’achèterai plus de moderne.
Je lorgnais donc vers ces néo rétros, surtout les anglaises, pour être précis le 3 cylindres Thunderbird des années 2000, mais assez mollement, quand l’été dernier un ami de joli papa, pendant l’apéro me dit qu’il a bien une anglaise dans un garage non loin d’ici.
Hein, quoi, comment, où ? On peut la voir ? Ok pour le lendemain. L’affaire fût rondement menée. Je rentrais donc de vacances sans elle car il n’y avait qu’une place sur la remorque, mais dévorais depuis tout ce qui pouvait se dire sur le modèle, ce qui m’a naturellement amené sur ce forum (particulièrement bien fait), et surprise, fin Aout je tombe sur le post du sieur Tricati, repris par le sieur Yéti qui invitent leurs copains à se retrouver à Aix les bains.
L’occasion est trop belle, si je veux des conseils, des avis etc… c’est là-bas qu’il faut que j’aille, je vais pouvoir tous les rencontrer.
Et me voilà parti pour Aix les bains, en arrivant j’ai noyé ma japonaise au fond du lac pour la cacher, des fois que ces barbares me la brule, et je suis allé à la rencontre de ces messieurs.
Première déception, personne sur place ne les connaissait, qu’à cela ne tienne, je suis venu, je trouverai bien quelqu’un pour me renseigner, je m’approche donc du stand des anglaises et demande : bonjour, je serai bientôt l’heureux propriétaire d’une vielle anglaise et j’aimerai avoir quelques avis et conseils.
Un monsieur mangeant son sandwich me fait cette réponse étonnante sans même se retourner : oui
Moi : j’aimerai savoir …………….
Lui : oui
Moi pensant : le monsieur est bavard, la conversation va bon train profitons-en, j’aurai voulu…………….
Lui : c’est quoi le modèle ?
Moi comme le petit scarabée dans Kung Fu : c’est une Norton 850 commando Mk3 de 1977
Lui : c’est une merde sans caractère
Moi, qui pensais déclencher la holà du siècle, voir ces gens danser de joie sur les tables à l’évocation du modèle, je venais de me vautrer, en pensant à cet escroc de vendeur qui m’avait refilé le modèle dont personne ne veut.
Je suis donc reparti un peu vexé tout de même, d’où mon amertume à votre encontre messieurs dames, mais ma décision étant prise, j’irai quand même chercher la belle courant octobre.
Et puis dernièrement je me rends à époqu’auto où je tombe en arrêt (comme le chien du même nom) devant un Triton sublimissime, de ceux que l’on poserait devant son lit pour l’admirer chaque matin au réveil, quand un monsieur s’approche, j’ai cru à : si tu la touche j’te mets un coup de boule, et bien pas du tout, on a discuté une bonne heure avec l’heureux propriétaire, un sorcier qui fait tout lui-même ou presque, ah non, il achète les pneus car il n’a pas le vulcanisateur pour les faire lui-même. Je lui ai donc compté ma mésaventure et il a eu cette formule que j’ai adorée, je vous la livre : ici, on aime toutes les motos à partir du moment où il n’y a pas un con assis dessus.
Extraordinaire non ? Je ne sais pas dans quelle catégorie il m’avait rangé, je me suis donc rangé tout seul, on n’est jamais si bien servi ….etc…..
Ce sorcier-là, c’est monsieur Nabs, vous l’aviez peut-être déjà reconnu, j’ai pu, par la même occasion serrer la main d’un autre sorcier, Rickman, dans tous les cas, merci à vous deux pour votre accueil chaleureux, en espérant bien pouvoir à nouveau vous rencontrer et aussi rouler en votre compagnie.
Je ne suis pas en mesure de poster une photo car la belle est en pièces détachée en ce moment, la remise en route s’avère un peu plus longue que prévue, mais je ne manquerai pas de le faire un peu plus tard.
J’ai néanmoins beaucoup de questions à vous poser, à savoir :
- Quelle quantité d’huile je dois mettre dans les pneus ?
- Quelqu’un a-t-il une adresse où acheter de l’air (pour le filtre du même nom) de 1977 car dans ma région ça ne court pas les rues ?
- Pourquoi ont-ils logé le réservoir d’essence à droite sous la selle, ce n’est pas très pratique et il a l’air très petit ?
Voilà pour l’instant, et si vous êtes encore là, car j’ai été très long, merci encore pour votre accueil, pour vos déjà nombreux conseils, et à très bientôt sur nos routes j’espère.
Gilles (tacoma)