Départ 8 heures du matin, la moto démarre au premier coup de kick, le ralenti est revenu, le Trident a laissé une large plaque d'huile comme a chaque arrêt, il va falloir refaire les niveaux. En route vers Millau par Le Caylar, la route est magnifique, il fait très beau et un peu frais, 750 m d'altitude, quelques courageux en vélos, pas de motos, on arrive sur le plateau du Larzac le long de l'ancien camp militaire, par moment on longe l'autoroute, ah la 750 Four passe en réserve comme d'habitude en premier, nous sommes encore à 20 kms de Millau dans la pampa, on arrive à la Cavalerie ou un petit supermarché vend du carburant, je suis content la moto tourne bien, mais mauvaise surprise l'huile coule abondement en bas du cylindre gauche, joint d'embase cassé ? Non les écrous se desserrent à la main, un bon coup de clef à molette, et tout semble rentrer dans l'ordre, un des copains me dit, mais il ne faut pas une clef dynamométrique ? hélas je n'avais pas prévu cela ni de perceuse à colonne dans ma trousse à outil.
Nous repartons, descente sur Millau avec la vue sur le viaduc, puis direction Rodez, nous nous arrêtons prendre un café dans un bled, pour l'instant tout va bien, plus de fuite.
Traversée de Rodez, direction Brives par Decazeville, des souvenirs reviennent nous avions fait la route sous la pluie à l'époque, traversée de Decazeville, c'était tout droit à l'époque on passait devant les corons des mineurs, maintenant des giratoires et sens interdits pour passer dans le centre. Nous traversons Figeac, le ciel devient gris, direction Brives, Gramat, Rocamadour pour la pause déjeuner.
Plein de touristes, nous faisons impression chacun connait ou a eu, ou connait quelqu'un qui a eu une moto identique, les enfants nous regardent bizarrement en pensant mais que font les papys sur des engins pareils.
Un bon repas et nous repartons prendre le café à Martel.
Le ciel couvert, devient très gris, il commence à pleuvoir la température tombe également, encore 25 kms jusqu'à Terrasson sous une pluie battante.
On s'arrête enfiler des vêtements de pluie, bientôt le camping des anciennes vacances.
Déception, plus de camping, la nouvelle route de Brives à Périgueux l'a coupé en deux, on reconnait vaguement l'emplacement avec son pigeonnier.
Le temps de passer au supermarché pour trouver de l'huile ordinaire minérale 15w40, je sais les puristes vont râler, j'en rajoute quand même 1,5 litres dans le réservoir.
On repart vers la Creuse, traversée de Brives par le centre les pavés mouillés, les giratoires, les gendarmes couchés ne facilitent pas la tache, une nouvelle fois traversée de zones commerciales pleines de monde et l'absence de clignotants qui oblige à lâcher le guidon pour indiquer la direction, les freins mouillés, rendent le parcours sportif.
On sort de Brives, direction Tulle, toujours froid et humide, Eygletons on commence à trouver le temps long, Aubusson semble bien loin pourtant nous filons bon train, on décide de s'arrêter à Ussel.
Pas beaucoup d'hôtels, de plus il y a une sorte de festival en ville, le Logis de France est complet, il y a un autre hôtel en face, qui lui pour une fois est d'époque il n'a pas du bouger d'un poil depuis 40 ans. Des photos de films des années 60 au mur, Gabin, Delon, Blier, ......Marylin Monroe, le couple de patrons semblent sortir d'un des films, les dialogues sont d'Audiard, finalement on récupère une sorte de suite familiale avec la salle de bains au milieu, la décoration et le mobilier sont vintage, le garage à moto rustique des chevrons et de la tôle ondulée.
On dine avec le menu du jour, simple mais copieux, le Ricard et le vin en carafe, vont nous faire dormir profondément.
J'ai 1302 kms au compteur.
A suivre "d'Ussel à Provins"
et la désolation de mes parents.
