Les motos anglaises d'avant 1983

Chers amis,

Un sujet voisin, qui a pas mal dit “graissez !” , vous avez abordé la question de l’énergie... Vaste sujet. Vu que mon boulot est en prise direct avec ce sujet, car extrêmement pétrolo-dépendant, c’est un thème que j’ai pas mal creusé personnellement.
Pour ne pas trop que cela parte dans tous les sens, je vous propose de se concentrer uniquement sur ce qui nous intéresse: les carburants liquides, et surtout pour nous, pauvres hères, leurs qualités et disponibilités.

Il semble inéluctable, entre la percée des véhicules électriques, la raréfaction de la ressource pétrolière (pour causes physiques et par manque de gros investissements - données confirmées par de grosses instances de l’énergie et du pétrole), eh bien qu’on soit de plus en plus emmerdés pour trouver de la coco pas trop coupée à l’éthanol, et ce dans des pompes à moins de 30 bornes de la maison, dans un laps de temps “relativement” court - 10-15 ans.

Alors, comment qu’on fait ? Nos brêles pas trop poussées, qui pour certaines ont supporté un mauvais carburant d’après-guerre, s’adapteront-elles facilement ? Est-ce que certains ici osent déjà rouler au SP95-E10 ? Voire au E85 ?
Quels modifs ? Moins d’avance ? gicleurs plus gros ? Quid du démarrage par temps froid ?

On a vraiment du temps a tuer

L'éthanol.... il y a un moment qu'on en a pas parlé.

Perso j'évite comme la peste mais sans trop savoir pourquoi.
Au moment ou le sans plomb est passé E10, il y a eu une circulaire (de qui????, je ne me souviens plus) qui disait quel véhicule était compatible ou pas.
On en avait discuté ici et j'avais retenu que les carbus Amal n'étaient pas éthanolocompatibles , de mémoire des histoires de joints qui se bouffaient. Ajouté à ça le fait que de l'eau se condense dans les parois froides du réservoir et le fait rouiller... et... et...
Je me suis fait ma religion: pas d'éthanol dans mon essence..... autant que je peux.
Mais c'est sûr et tu as raison de re-soulever le problème, on va y être condamnés à plus ou moins brève échéance.

J'envoie un mail à Burlen pour savoir ce qu'ils en pensent. Je vous tiens au courant.

En ce qui concerne les amateurs de ferraille antédiluviennes, on a la réponse : on garde la gnôle !!
Pour les berlingues pré-1960 (en gros) : haut moteur tout fonte, pas un poil de plastoc inside, 10 à 12 pour 1 de compression, un gicleur (ou plusieurs pour les multi cylindres en folie) en 420 et roule ma poule à l'éthanol/méthanol (hips !).
Bon, il y a des contraintes... 14 litres au 100 et des vidanges de bonne ricin bien poisseuse tous les 15 jours, mais question rendement, rien à voir avec du E5 ou 10 ou autre.
Je caricature... mais à peine. Le côté “rustique” des très vieilles permet certaines libertés qui risquent d'être particulièrement appréciées dans un (très) proche avenir. Avec les carburants proposés actuellement à la pompe, on peut quasiment rouler au quotidien avec une machine d'avant-guerre rien qu'en modifiant la carburation (le flotteur en laiton du Amal à cuve séparé ne risque pas de fondre), et en jouant sur l'avance à l'allumage.
Et puis, quand tout sera "électrisé", je me vois plus facilement installer un alambic au fond du garage qu'une raffinerie !

Matthieu (PreWar Fever)

Matthieu..., c'est la meilleure option que j'ai écouté jamais, mais a mon avis tu aurais du te taire, je crains fort que tu viens de fonder le principe d'une très bonne amitié avec plusieurs de nous!

PS: ...quand je te rendre visite avec Carmela pour te demander que tu m'enseignes modifier l'allumage et son Amal pre monobloc pour l'alcool, aussi j'emporterai un "jamon de pata negra", quelques prunelles et une bouteille d’anisette pour parfumer et diluer un peu le concentré d'eau de vie pour nos motos que tu aies obtenu au fond de ton garage et je te chanterai pendant toute la nuit la chanson espagnole "No Patxaran".

Pas contre l’additif anisette..

Matthieu, tu crois pas qu’un moteur basique années 50-60, avec des taux de compressions entre 7 et 10 s’en sorte pas ? Ça risque d’être mou ? Après ça reste un facteur qui peut s’arranger, entre un rabotage de culasse et des pistons haute compression.

Génial je vais de ce pas voir mon voisin qui fait du cognac pour lui demander de me mettre de coté une quantité du précieux liquide . En plus il est pleine distillation (à 70°ça va carburer)

Xpongebob a écrit : ↑10 déc. 2020, 14:16 Pas contre l’additif anisette..

Matthieu, tu crois pas qu’un moteur basique années 50-60, avec des taux de compressions entre 7 et 10 s’en sorte pas ? Ça risque d’être mou ? Après ça reste un facteur qui peut s’arranger, entre un rabotage de culasse et des pistons haute compression.

Je ne voudrais pas rentrer dans des détails techniques que je ne maîtrise pas, mais j'ai cru comprendre que le “pouvoir” calorifique de l'alcool étant inférieur à celui de l'essence, la combustion se faisait moins bien si le taux de compression n'était suffisant (voir le fonctionnement d'un diesel). Ce qui pose problème, principalement, pour le démarrage à froid.
À l'inverse, si les moteurs de compét' qui tournent à l'alcool sont plus performants que le type essence, c'est que l'alcool permet un indice (peut-être pas le bon terme) anti-détonnant plus élevé, pas d'auto-allumage (cliquetis) et possibilité d'augmenter le taux de compression, et donc de rendement...
Maintenant, des années 20/30 jusque fin 50, le mélange acool/essence (ou Benzol) était largement répandu dans le commerce et fonctionnait dans des moteurs utilitaires aux taux de compression “agricoles”.
Pour aller plus loin, il existe pas mal de littérature sur le sujet et d'adeptes dans le monde du Grass-track et du Ice Racing.
Et pour nos brêlons, même de modèle identique, comme y'en a pas un qui fonctionne comme son voisin, je crois bien qu'il n'y a que la méthode “empirique” qui permette de tester le système

Pachi a écrit : ↑10 déc. 2020, 13:19 PS: ...quand je te rendre visite avec Carmela pour te demander que tu m'enseignes modifier l'allumage et son Amal pre monobloc pour l'alcool, aussi j'emporterai un "jamon de pata negra", quelques prunelles et une bouteille d’anisette pour parfumer et diluer un peu le concentré d'eau de vie pour nos motos que tu aies obtenu au fond de ton garage et je te chanterai pendant toute la nuit la chanson espagnole "No Patxaran".

J'ai des voisins très tolérants...

la solution , quoi de plus naturel, de plus écolo, et c'est français: Le GAZOGENE

http://zhumoristenouveau.eklablog.com/l ... a118093042

Matthieu a écrit : ↑10 déc. 2020, 16:46
Pour aller plus loin, il existe pas mal de littérature sur le sujet et d'adeptes dans le monde du Grass-track et du Ice Racing.

Pour le Grass Track, comme l'éthanol a un pouvoir calorifique moindre, pendant longtemps ( et peut-être même encore ?)
la solution était de réduire l'ailettage des cylindres et culasses. Il y avait parfois aussi un genre de bavette fixée au tube du cadre
pour réduire le passage d'air direct. Bon, comme c'était pour la compète, gros carbus et gros gicleurs, ça bas de soie.

Je comprends mieux pourquoi ils chauffaient leur moteur avant le départ avec une lampe à souder (souvenirs du championnat de monde des ICE RACES à Grenoble en 70 et 71).

Comme promis la réponse de Amal :

Dear Mr Michel,
All our carburetters and the parts we sell for them have been made of ethanol resistant materials for several years.
The main problems with ethanol have been damage to fibreglass petrol tanks, fuel pipes, and damage to copper floats using lead based solder.

Tous nos carburateurs et les pièces que nous vendons pour eux sont fabriqués depuis plusieurs années avec des matériaux résistant à l'éthanol.
Les principaux problèmes liés à l'éthanol ont été les dommages causés aux réservoirs d'essence en fibre de verre, aux tuyaux de carburant et aux flotteurs en cuivre par des soudures à base de plomb.
Trad DeepL (merci Francis.... super traducteur)

Premier investissement:




Second investissement:



Et c'est tout?