Je suis un incontionnel de Brassens, depuis toujours.
Enfant, j'entendais ses chansons en 33T, sur la platine familiale, les samedi AM quand ma mère faisait le grand ménage hebdomadaire. Ses mots, je ne les comprenais pas toujours, mais je sentais que leur assemblage était plein de malice, de morale sans faire la morale, de prises de positions, l'air de rien.
Ado, j'aimais toujours autant, ça me paraissait plus original et assez décalé par rapports aux engouements communs (Beatles, Stones, Who et la variétoche qui dégoulinait en permanence de la radio ou de la télé). Brassens, c'était pas à la mode et ce côté "en-dehors", ça me plaisait beaucoup.
Jeune adulte avec des velléités de gratteur de guitare, je me suis mis à creuser l'oeuvre de Brassens et là, j'ai commencé à en percevoir la richesse, l'intemporalité... des chansons construites comme des charpentes de cathédrale, tenons et mortaises, pas un seul clou, du vrai boulot d'artisan, tu ne peux pas en enlever un petit bout car tout se tient ensemble...
Et la musique ? Plom-plom, plom-plom à la première écoute et puis en fin de compte, non, c'est bien plus élaboré que ça : des p... d'accords bien chiadés, quasiment un à chaque syllabe, un fond de jazz, de swing, bien solide.
Alors j'ai creusé encore, fouillé, cherché, lu tout ce qui a été publié, imprimé, écouté et vu les ITW de Brassens à la télé des années 70 (on les trouve maintenant en vidéo sur Nénètte)...
Et puis les idées aussi... Brassens l'anar, le libertaire : dans ses chansons, tout y est, parfois clamé et souvent bien caché, libre à chacun de s'y retrouver !
Pour le comprendre encore plus, je suis allé voir les lieux où il a vécu, l'impasse Florimont dans le 14è puis la rue Santos-Dumont (j'y ai d'ailleurs un copain habitant tout près, un gars qui aime les motos anglaises classiques et qui dessine des bonshommes avec des drôles de bananes, voyez qui je veux dire ?)
Je suis allé voir à Sète, l'immeuble où il a grandi, en plein centre ville, une petite Italie avec le linge aux fenêtres et des ruelles étroites...
Et puis aussi l'endroit où il repose désormais... j'ai arpenté l'exposition à la Cité de la Musique qui s'était tenue à la Villette et qui a constitué le fond de l'Espace Georges-Brassens, le musée qui lui est maintenant consacré à Sète, non loin du cimetière.
J'y suis allé avec ma fille, pour lui transmettre.
Et quel rapport avec nos motos anciennes ? Peut-être le goût de la Liberté, des copains, le respect des choses simples, s'assumer, être autonome et vivre sa vie comme on l'a choisie, sans se soucier des modes.
Pour moi, c'est ça, Brassens !
Pour paraphraser ses paroles dans une de ses chansons, je dirais
"tout est bon chez Georges il n'y a rien à jeter, sur l'île déserte il faut tout emporter".
Merci La Hiaute pour l'idée de ce post !
Et vous autres, c'est quoi pour vous, Brassens ?