Historique des motos Ariel

 

 

 

 

Le nom « Ariel » a été utilisé par Shakespeare dans sa pièce de théâtre La Tempête. Il a utilisé ce nom pour décrire son esprit « aérien », inspiré par le messager romain des Dieux, Mercure…ceci pour dire que la raison qui a conduit Ariel a choisir ce nom est une histoire complexe !

 

 

 

 

Utilisé en premier pour nommer la branche « bicyclette », le nom Ariel allait devenir l’entreprise que nous savons. James Starley a commencé sa révolution de l’industrie du cycle dans les années 1870 lorsqu’il s’est associé avec William Hillman qui plus tard est devenu célèbre pour ses voitures. Parmi les premières innovations de James Starley, il y eut la roue à rayons tendus, ainsi qu’un cadre léger en acier.

 

Ariel 1922

Fin 1872, les deux hommes se séparent. James Starley poursuit alors dans la voie de l’innovation, gagnant des courses de vélo et battant des records de vitesse : il finit par monter une affaire avec ses fils (Il avait aussi des intérêts dans une usine de machine à coudre). Finalement, fin 1880, les Cycles Ariel sont rachetés par la société Rudge Whitworth qui était elle-même un conglomérat de plusieurs petits fabricants de cycles. Les principaux étaient la Rudge Cycle co et la Whitworth Cycle co. À ce stade, le nom paraît avoir disparu des salons du cycle. 

Le nom Ariel a de nouveau été utilisé dans le début des années 1890, enregistré comme un nom de marque et un petit nombre de bicyclettes furent produites. Cependant, à cette époque, il n’existait qu’un seul fabriquant important de pneus  de bicyclette : il se nommait Dunlop.  Ce pneu allait devenir l’équipement standard pour presque toute les bicyclettes produites au Royaume-Uni. Les bicyclettes étant  presque le seul moyen de transport pour la population, ce fut une très bonne affaire pour Dunlop.  En parallèle de la production de pneus pour lesquels ils ont obtenu un brevet, en 1896 Dunlop repris la fabrication de bicyclettes, ressuscitant la  Dunlop Cycle Co. C’était après un arrêt de production de 2 années pendant lesquelles ils se sont concentrés sur fabrication de pneus. Comme vous pouvez l’imaginer cela a produit de grands désordres dans le monde industriel du cycle.  Les autres fabricants ont été contraints de devoir utiliser des composants fabriqués par un concurrent et de lui faire ainsi une publicité gratuite.  C’était également une position inconfortable pour Dunlop, qui ne pourrait pas durer. C’est pourquoi la Dunlop Cycle Co. a décidé de trouver un nouveau nom pour sa branche production de bicyclette. Idéalement ce serait avec un nom déjà associé à Dunlop.   Ariel était déjà un nom associé par les pneumatiques avec la fabrique de cycles de James Starley, qui avait fait l’objet d’une acquisition précédente de la Compagnie Dunlop.  La comparaison des productions Dunlop et Ariel mettait en évidence de nombreux points communs entre les deux. C’était intentionnel pour maintenir le lien subconscient des deux compagnies. Le résultat fut L’Ariel Cycle Compagnie.

Dans les années 1890 existe un empire morcelé connu sous le nom de « Cycle Component Manufacturing ».  Cycle Component est un amalgame de plusieurs petites fabriques de cycle et comme le nom le laisse entendre, ils fabriquent des composants pour cycle.  Cette société rachète L’ Ariel Cycle Co. en 1897 et la déménage vers son usine de Dale Road, siège de son entreprise. C’est d’ici que le premier Ariel motorisé, un tricycle, est  lancé en 1898 et plus tard en 1901 la première motocyclette Ariel, équipée d’un moteur Minerva de 211cc. 

 

 

 

 

 

 

A cette époque, Ariel se tourne vers de gros et moyens monocylindre et également vers le  V twin, utilisant des moteurs achetés ou fabriqués sous licence. Les moteurs V twins s’appellent MAG, J.A.P. et AKD . Les monocylindres utilisés à partir de 1910 sont principalement des 482cc White & Poppe, d’abord acheté, puis fabriqués sous licence jusqu’en 1926.

500 Ariel 1903

A partir de 1901 ARIEL fabrique également des automobiles, et ce, jusqu’au milieu de 1916. En 1925 Ariel emploie un nouveau dessinateur, venant de chez  J.A.P., un certain Val Page. A partir de 1926, Val Page révolutionne la gamme Ariel. En premier il conçoit un moteur moderne, mais doit attendre jusqu’en 1927 qu’un cadre et toute une partie cycle de la même qualité ne soit conçus. Ces machines sont le point de départ de ce qui va devenir la gamme « Red Hunter » qui subsista jusqu’à ce qu’Ariel ne cesse la production des 4 temps en 1959. 250 et 557cc à soupapes latérales, 250 et 500cc à soupapes en tête constituent la majeure partie de la production de la marque jusqu’au moteur Sloper incliné à 30°, dont une version est même produite en 4 soupapes.   

 

 

 

L’usine en 1929

 500 VH 1947

Magnifique tableau de bord encastré

 

 

 

 

L’introduction du moteur Square Four (Sq4) 500cc à ACT d’Edward Turner a eu lieu en 1931. Le Sq4 est poussé à 600cc en 1932, destiné à un usage side-car, mais peu après, la société est mise en liquidation suite à la dépression du début des années 30. Suite à cette catastrophe financière, il est décidé de rationaliser la gamme en conservant les Monos verticaux et les 600 Sq4 à soupapes en tête, tous plus ou moins montés dans une partie cycle commune. L’Ariel classique des années 30 était bien sûr le 500cc Red Hunter avec son réservoir à essence chromé et son tableau de bord intégré. 

Vers la fin des années 30, le moteur Sq4  est  équipé de soupapes en tête culbutées, et devient le moteur fonte d’abord en 600cc puis en 1000cc d’avant et d’après-guerre.

Square Four 1939

La seconde guerre mondiale voit la gamme réduite aux monos 350cc “version militaire” pendant toute cette période, et Ariel est racheté par BSA en 1944. Lors de la reprise de la production civile, les 350cc, 500cc à soupapes en tête furent de nouveau disponibles en version “de luxe” et “Red Hunter”, la 600cc à soupapes latérales avec side car et la 1000cc Square Four. Les fourches télescopiques, de conception BSA, furent introduites en 1946 et utilisées jusqu’à la fin des années 60.

 A la fin des années 40, Ariel introduit un 500 twin culbuté désigné KH. Début  1950, les moteurs fonte  des  Sq4 vont être fabriqués  en alliage : c’est l’apparition du moteur MK1 qui sera lui-même remplacé en 1953 par la  version à 4 pipes d’admission, le Mk2. L’année suivante, la gamme Ariel se voit gratifiée du cadre à bras oscillant arrière, à l’exception des Sq4 qui resteront montés dans les cadres « Plunger » (Coulissants) jusqu’à l’arrêt de la production en 1959.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chaîne d’assemblage Ariel en 1947

Ariel a beaucoup de succès dans les épreuves de trial avec ses modèles 350cc et 500cc HT et en Enduro avec les modèle 500cc HS. Les deux modèles voient le jour en 1954, équipés de moteurs en alliage et de cadres spéciaux pour la compétition. Les HS héritent du même cadre que les modèles route, mais sont construits avec des tubes Reynolds, et sans beaucoup d’accessoires standard tels les repose-pied passagers. Le modèle HT possède un cadre adapté au trial et une boîte de vitesse modifiée, sur une base Burman. Ces modèles rencontre un grand succès aux mains de gens tel que Sammy Miller, Ron Langston, et les champions de trial side-car comme Frank et Kay Wilkins. En 1954 Ariel produit le 650 Huntmaster, équipé d’un moteur basé sur le BSA 650 A10 avec lesquels il partage beaucoup de composants internes, ainsi qu’une petite 200cc 4 temps, l’Ariel Colt. La révolutionnaire 250cc Ariel Leader est produite de 1958 à 1966, rejointe par sa sœur dépouillée, l’Ariel Arrow, en 1960. Une petite version en 200cc entre en scène en 1964.  

En 1959 Ariel/BSA prend la décision de stopper toute la production de Quatre Temps, pour se concentrer uniquement sur les très populaires « Leader » et « Arrow » . 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Visite d’usine en 1964

 

 

 

 

 

En 1963 Ariel lance les 50cc Ariel « Pixie ». A l’origine conçu pour être équipé d’un moteur OHC, BSA décide que le moteur BSA « Beagle », gonflé de 50cc à 75cc, sera utilisé en lieu et place.En 1963 BSA ferme l’usine de Selly Oak et transfère toute la production à Small Heath. 

Tristement, le dernier modèle à porter le grand nom d’Ariel est l’Ariel 3, un exemple classique de boulet conçu par BSA et chargé sur la marque Ariel, jusqu’à l’insolvabilité totale du groupe BSA accompagné du slogan…” C’est comme ça – quoi qu’il en soit”. Le public a décidé que ce n’était pas ça qu’il voulait : l’Ariel 3 est probablement le dernier clou dans le cercueil de BSA.  

 (auteur: Mick Small)          

600 Square four 1932

 

Traduction

par

Alain Buffard

www.motos-anglaises.com est une coopérative Internet dédiée à la moto classique d’outre manche, un espace de liberté où tous apportent leur grain de sel. Nous souhaitons partager nos connaissances dans la convivialité (presque toujours), la tolérance (obligatoire) et la bonne humeur.

webmestre@motos-anglaises.com

 

Les documents présentés sur ce site sont, à notre connaissance, passés dans le domaine public du fait de leur ancienneté et donc libre de droit. Si par erreur nous utilisons des documents avec des droits d’auteur merci de nous le signaler et nous retirerons ces documents ou indiquerons leurs auteurs. Merci