Historique des motos Triumph 1886 à 1945

Les débuts , la grande guerre

Tout commence en 1883 lorsque un jeune allemand SIEGFRIED BETTMANN émigra en Angleterre pour y chercher fortune. Après avoir travaillé chez chez des éditeurs de cartes a Londres le jeune Siegfried qui avait fait des études de langues et parlait couramment l’anglais et le français s’établit a son compte en 1885. Il achète des vélos anglais pour les revendre sous sa propre marque en Allemagne. Ces bicyclettes étaient construites a Birmingham par William Andrews et étaient revendues sous la marque Bettmann and co.

Bettmann compris vite qu’un nom plus attractif et plus international serait plus pratique pour vendre ses vélos; son choix se porta sur TRIUMPH; un nom phonétiquement compréhensible dans plusieurs langues : en 1886 la TRIUMPH CYCLE LIMITED était née. Il fut rejoint en 1887 par un de ses compatriote et ingénieur MAURICE SCHULTE. La jeune société déménagea rapidement de Londres à Coventry, haut lieu de l’industrie britannique, en 1889.

Siegfried Bettmann
Maurice Schulte

 En 1902 , TRIUMPH sortit sa première motocyclette mue par un moteur Belge MINERVA de 2 cv qui était simplement une grosse bicyclette avec un moteur accroché sous le tube avant et entrainant directement la roue arrière a l’aide d’une courroie. En 1903 également, une filiale Allemande fut créé : la ORIAL –TWN ( Triumph-Werke Nürnberg AG) qui deviendra une marque indépendante en 1920. En 1904 le modèle était propulsé par un moteur Belge FAFNIR de 3 cv : en 1905 la première moto avec un moteur TRIUMPH voit le jour; c’est un moteur de 3cv de conception assez simple. En 1908 une TRIUMPH pilotée par JACK MARSHALL remporta le TT 1908 en établissant le record du tour a 68 km/h.

La première Triumph de 1902 à moteur MINERVA 2 HP
La Triumph de 1904 à moteur 3 HP
La première TRIUMPH a moteur TRIUMPH de 1906 de 3 HP

Cette victoire apporta de nombreuses commandes à TRIUMPH et Bettmann naturalisé sujet Britannique devint maire de Coventry de 1913 à 1914. Shulte développa un modèle deux temps de 225 cm3 ; la Triumph Baby et à l’approche de la guerre, Triumph reçu une commande de 30 000 motos de la part du war départment, ce qui donna lieu en 1915 au fameux modèle H ; une moto de 550 cm3 4 HP transmission par chaine avec une boite de vitesse à 3 rapports a deux arbres ; embrayage et courroie finale .

Une pub de 1913
le modele BABY de 1914
La type H 550cm3 de1915
plus de 30 000 type H servirent durant la grande guerre

Une belle brochette de type H aux CML 2001

 

En 1919 Maurice Shulte quitta TRIUMPH et un jeune ingénieur RCARDO s’occupa de l’étude des nouveau modèles : la SD à deux chaines de 550cm3 sortie en 1920 avec la type H et la Baby toujours en production.

Les essayeurs de chez triumph en 1919 avec des type H et des Baby
Une triumph SD de 550 cm3
 
 
1921 – 1936

 

 

La période Val Page

En 1922 sort la célèbre 499cm3 à 4 soupapes dessinée par Harry RICARDO et surnommée « Triumph riccy » elle finit 2è au TT de 1922 , battit des records a BROOKLAND et demeura en production jusqu’en 1927 . la Baby fut portée a 249 cm3 en 1923 et disparu en 1925.

La célèbre Triumph RICARDO DE 1922
Publicité 1924

Un véhicule utilisé pour la promotion des modèles P et Q

En 1925 TRIUMPH sortit le modèle P de 493cm3 a soupapes latérales et assura un niveau de production élevé a la firme qui s’était lancé en 1923 dans la construction automobile.

le modèle P de 1925

Des variantes au modèle P furent ajoutés , les N et Q . la gamme 1927 comprenait huit modèles ; dont la remplaçante de la Ricardo

Le modèle TT qui battit plusieurs plusieurs records de vitesses, cette 500 cc vit le retour de TRIUMPH a des modèles a 2 soupapes.

La 500 TT culbutée
la 500 latérale

La gamme comprenait aussi toujours une 500 a soupapes latérales qui restait la favorites des conducteurs de side-car. L’année 1928 vit l’apparition du réservoir en selle et le lancement coûteux de la voiture super seven

La super seven de 1928
la couverture du catalogue 1928

En 1929 survint le krach de WALL STREET , TRIUMPH vendit ses usines de bicyclettes et sa filiale Allemande TWN alors que sa production annuelle était de 30 000 unités. Pour 1930 la gamme comprenait un petit 2 temps ; le junior ou modèle X ; le fleuron était un modèle sport 500 culbuté : la CTT

La CTT 498cc de 1930

Voir le catalogue 1930

En 1931 , la mode était aux moteurs inclinés ; les « SLOPPER »

Et en 1932 , un jeune ingénieur Val Page, transfuge de chez ARIEL fut embauché. La gamme comprenait un nouveau moteur plus silencieux les « silent scout » ainsi qu’une série économique payant une taxe fiscale réduite.

La couverture du catalogue de 1931
la slopper WO de 249cc culbuté de 1931
La slopper CD 493cc de 1932
la slopper WA de 1933 à moteur caréné

En 1934 , la nouvelle gamme de Val Page fit son apparition, la gamme comprenait des 250 , 350 et 500cc latérales et culbutées. Tous monocylindres a 4 temps dans une partie cycle conventionnelle et un twin vertical de 647 cc face a la route ; le modèle 6/1

le modèle 2/1 de 1935
Publicité de 1934
le modèle 3/1 de 1935
Le premier vertical twin TRIUMPH de 648cc de 1935 : le 6/1
Le moteur de la 6/1 en éclaté
Le moteur de la 6/1 en coupe

Voir le catalogue 1935

En 1935 , TRIUMPH perdait de l’argent a cause de sa branche automobile déficitaire , celle-ci fut vendue et continua sous l’appellation TRIUMPH STANDART. La firme TRIUMPH déposa son bilan et la branche moto fut rachetée en 1936 pour 5 000 £ par le propriétaire d’ARIEL Jack SANGSTER. Celui-ci nomma l’ingénieur qui avait dessiné l’ARIEL square four EDWARD TURNER (et qui avait déjà remplacé PAGE chez ARIEL lors de son départ chez TRIUMPH ) au poste de directeur général et chef du bureau d’étude de la nouvelle « TRIUMPH ENGINEERING CONPANY »

 

Val PAGE partit chez BSA .

 
TRIUMPH HISTORY 1936 – 1945

LES MOTOS D’EDWARD TURNER

 

1- 1936 – 1945

 

En 1936 ; après la faillite ; Jack Sangster le propriétaire d’ARIEL nomme Edward TURNER comme directeur général et chef du bureau d’études de la nouvelle TRIUMPH ENGINERING COMPANY avec pour objectif de redresser la firme et simplifier la gamme ; le tout avec un budget réduit et des consignes très strictes pour simplifier la fabrication et lancer des nouveaux modèles.

EDWARD TURNER
L’USINE DE COVENTRY EN 1936

E. TURNER était un homme à poigne, dur et exigeant mais doués d’un certain sens pour deviner ce que le public attendait. Il commença par dépoussiérer la gamme existante des monos en leur ajoutant une version sportive , les T70 , T80 et T90 des anciennes 250, 350 et 500 culbutées, il leur ajouta des carters polis, des réservoirs chromés et une peinture argent et des échappements relevés. Il dut se contenter des cadres existant a cause du budget qui ne permettait pas l’étude de nouveaux châssis; Il améliorât cependant le moteur existant en mettant la commande des soupapes totalement sous carter et dessina une nouvelle boite à quatre vitesses avec sélecteur au pied .

1937 T80
1937 T90

Les monocylindres T80 et T90 de 1937

 

Il jeta aux oubliettes le projet de PAGE de la 6/1 et dessina un 500 Bicylindre culbuté complètement nouveau presque aussi étroit qu’un mono qu’il plaça dans un cadre de T90 et qu’il baptisa SPEED TWIN .Ce modèle fit sensation au salon de LONDRES 1937 et allait devenir l’archétype du twin anglais pendant presque 50 ans et copié ou imité par tout ses concurrents .

1937 5T 01
1937 5T 02
Le premier speed twin de TURNER en 1937

Le bicylindre vertical Triumph dans toute sa simplicité

 

Le succès fut immédiate , la nouvelle speed twin était belle , racée élégante , performante et surtout solide. Les affaires de Triumph redevenaient florissantes .

La speed twin de 1938 5T

 

 

 

 

Logiquement en 1939 un modèle sportif fait son apparition dénommée TIGER 100, le premier prototype de la T100 était sorti avec des gardes boue noir à bandes argent, mais TURNER mécontent du résultat la sortit avec des gardes boue argent a bandes noires.

 

le prototype de la T100

 

Un T100 de 1939
Une pub de 1939

Tout allait pour le mieux, la TRIUMPH ENGINERING COMPANY retrouve la santé, elle a des projets d’agrandissement lorsque la guerre éclate, le War Departement passe commande à TRIUMPH de quantité de monocylindres 3 SW et 3 HW basé sur la T80 en même temps que d’autres motos a la concurrence NORTON MATCHLESS et BSA ;

Photo affiche 1939
1940 3HW
1942 3HW
944 3HW

Ed TURNER avait mis a l’étude pour l’armée un bicylindre culbuté de 350 cm3 avec boite formant bloc avec le moteur et nouveauté pour l’époque un alternateur. TRIUMPH s’apprêtait à sortir ce 3TW lorsque le 14 novembre 1940, la luftwaffe bombardât la ville de COVENTRY détruisant la cathédrale, le centre ville et les usines TRIUMPH.

 

 

Tout les bâtiments sont en ruines, les motos en production endommagées, l’outillage abîmé mais aucun des ouvriers n’est tués ou gravement blessés; par contre tout ce qui concerne la TW est détruit. Toutes les machines récupérables et les plans furent transférés a quelques kilomètres de là a WARWICK dans une ancienne chapelle blindée de plaque de fer rebaptisé par les ouvriers « TIN TABERNACLE ».

 

 

 

 

 

l’usine après le bombardement

  La production redémarre a WARWICK

La production put reprendre avec des 3HW et des générateurs portables pour la RAF. Plus de 40 000 motos furent fabriquées jusqu’à la fin de la guerre; pendant ce temps , TURNER repartit chez BSA et une nouvelle usine ultra moderne fut construite dans la banlieue de COVENTRY a MERIDEN. Paradoxalement, la destruction de l’usine de COVENTRY allait fournir à TRIUMPH un avantage décisif sur ses concurrents à la fin de la guerre, eux restaient dans des vieilles usines…

Des auxiliaires féminines a l’instruction
le générateur de la RAF

Et en 1945, Triumph était prêt à ressortir des motos dans une usine aux équipements ultra moderne alors que Ed TURNER revenait prendre les commandes de la firme .

 

Suite 1946-1983


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