Racer RUDGE  ou l’art de se faire plaisir 

Pourquoi Jean Claude s’embête t-il autant à construire une moto au style d’un autre âge ? Tout simplement pour son simple plaisir personnel et c’est aussi rendre un hommage à tous ceux qui ont pensé et conçu ces motos au début du siècle dernier.

L’homme de l’art, qui a commencé sa vie de motard en 1976, a une attirance toute particulière pour les moteurs JAP. C’est ainsi qu’il décide la fabrication de la première version de son racer propulsé par 350 JAP culbuté, sur lequel il a roulé quelques milliers de kilomètres à son guidon. Le moteur a maintenant retrouvé une partie cycle de Terrot

Jean Claude, nous présente la dernière mouture de son nouveau projet, la Alan Spécial.

La partie cycle

 

 

 

 

 

Le charentais est parti d’une Soyer type 07 de 1928, comme exemple. Il a repris toutes les côtes du cadre et en a modifié la longueur et la hauteur au niveau de la colonne de direction, afin d’obtenir une copie de board tracker des années 20.

                                                                    Soyer type 07

 

Sur un mannequin sont reportés toutes les fixations et supports des roues, moteur et boite de vitesses. Une épure est tracée sur un contreplaqué, en respectant les contours des tubes.

l’épure sur le contreplaqué et le mannequin

le cadre sur le mannequin

 

 

 

Des équerres sont vissées sur le tracé, pour emboîter les tubes d’acier.

 

 

La colonne de direction est usinée dans un barreau de 50 mm de diamètre.

 

 

Celle-ci reçoit des roulements Timken de 1200 shovel Harley et les cuvettes.

gros plan sur les soudures

Des tubes, étirés à froid sans soudure (norme tu37b) de diamètre 40 et 25 mm, sont utilisés pour le cadre. Ils sont cintrés avec un outil de plombier appelé la Min Gori. Les diverses gueules de loup et emboîtures sont réalisés à la fraiseuse. Jean Claude assemble les différents morceaux sur le mannequin et les soude au TIG (baguette de 25cd4s).

 

Jean Claude s’attaque maintenant à habiller le cadre. Ainsi, le réservoir d’essence est conçu à partir d’une feuille d’aluminium AG5 (épaisseur 15/10) et celui d’huile en tôle de 15/10. Comment ne pas s’émerveiller devant le système de fermeture du réservoir de carburant ou le frein de direction. Le guidon et la couronne arrière sont aussi de fabrication maison. Il faut dire que le génial créateur a une formation de fraiseur, mais il n’hésite pas à demander conseil auprès d’un « ancien » pour ses travaux. Pour compléter la partie cycle : des jantes de 21 pouces sont rayonnées sur des moyeux de 200 cm3 Monet Goyon et une fourche Terrot.

 

La mécanique

 

Après avoir recherché un 500 JAP en vain, il se rabat sur un 500 Rudge à quatre soupapes parallèles de 1927. Pour la petite histoire, l’ingénieur de chez Rudge, Georges Hack avoua s’être inspiré de la Triumph Ricardo de 1921 pour le dessin de la culasse. En 1924, la première Rudge à quatre soupapes parallèles entre en production sur base d’un 350 cc.

Culasse Rudge 4 soupapes de 1929

 

La réfection du moteur ne fut pas une partie de plaisir, même si l’ensemble cylindre/ piston est en excellent état. Il n’en est pas de même pour les basculeurs qui devront être rechargés et ajustés avec une grande précision afin qu’ils s’ouvrent en même temps. Les arbres à came sont aussi rechargés, Jean Claude confectionnera des gabarits en tôle à un diagramme déterminé, pour faciliter leur ajustement avec une lime électrique.

 

Les guides de soupapes dorénavant en fonte proviennent d’un 1200 shovel Harley et guideront des soupapes Manley . Les roulements de vilebrequin ont été changés par des neufs. Le carburateur Amac réalésé est monté sur une pipe d’admission spéciale. Et la cerise sur le gâteau est le travail effectué sur le piston. Une calotte plate est confectionnée et vissée sur la gamelle !!!! Afin d’abaisser le taux de compression

l’usinage de la calotte du piston

le carburateur Amac

les silencieux

 

le moteur est dans le cadre

les supports moteur

La boite de vitesse est une BSA des années cinquante, ce choix est délibéré afin de faciliter la conduite. Les coudes d’échappement ont été fabriqué par les établissements Chambrier, Jean Claude s’étant chargé des silencieux.

Les premiers tours de roues furent effectués lors d’un Ton Up sur le circuit de La Chatre. Le racer est en constante phase de perfectionnement. Le racer en est à ses 2ème jeu de roues et réservoirs !!!Ces derniers temps Jean Claude a réussi à peaufiner sa machine. Partout où le couple pilote /moto passe, personne ne reste indifférent devant le travail accompli et l’homme n’est pas avare pour donner les renseignements aux profanes. Tous nos compliments Jean Claude !

sur la piste de Lurcy Levis

 

Texte Zesingle , photos Zesingle et Jean Claude

 

J’avais trouvé cette machine superbe et j’ai aussi pris quelques photos au BOC 2008. René

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