La triton T110 1960 de John

Comment m’est donc venue l’idée de construire un Triton alors que j’en possédais déjà un ?

…tout simplement, le jour où j’ai pu récupérer gratuitement une épave de Norton Commando abandonnée depuis plus de 20 ans dans une cave d‘immeuble et qui allait partir à la ferraille. Elle était dans un état lamentable, mais complète.
Être concierge et avoir des relations professionnelles, parfois ça aide…

 

Un projet germe dans ma tête…


Je ne me sentais pas prêt à mettre en route une restauration dessus alors que je n’avais pas la carte grise. J’aurais pu commencer les démarches, mais j’ai eu une autre idée : récupérer tout ce qui était possible sur cette machine pour me faire un Triton route avec un cadre étroit, mon Triton piste (cadre large) ne me permettant pas de rouler en ville confortablement en raison de ma petite taille.

J’ai alors entrepris un démontage complet de la machine, afin de voir ce que je pouvais sauver pour mon projet. J’ai récupéré la fourche, la boîte à vitesses AMC, les roues, ainsi que les carburateurs, le support filtre à huile, et quelques autres bricoles. Toutes les pièces que je n’ai pas retenues ont été soigneusement nettoyées pour être vendues ou échangées.

 

Quelques annonces ici et là, le bouche-à-oreille. Et tout alla très vite.

Je claque et je troque…
Réservoir poly

Contre la vente du cadre commando, j’ai réussi à trouver un cadre Norton Featherbed slimline de 1960. La vente du réservoir et des caches m’a permis d’acquérir un habillage en poly trouvé sur eBay, ainsi qu’un réservoir d’huile central. Tout ce que me rapportait les pièces vendues ou échangées était pour mon Triton.

Petit à petit, le puzzle prenait forme. Mais il me manquait l’essentiel : le moteur. Je l’ai déniché à Fribourg pendant la bourse Oldtimer, qui a lieu chaque année, pour une somme peu élevée étant donné l’état. Qu’importe, il me fallait la compléter.

 

 

 

C’était un bloc de T110, qui avait été utilisé pour le cross. Gros boulot en perspective. Puis un miracle arriva, notre cher Jean-Paul recherchait un moteur de Norton Commando. Contact fut pris et un deal s’engagea. L’échange du bloc Norton contre la restauration de mon moteur Triumph.

Cela me faisait un souci de moins. Je lui ai confié aussi la restauration de la boîte, comme cela je n’avais qu’à me concentrer sur la partie cycle.

Montage à blanc de la partie cycle. Évidemment, comme c’est un montage hybride, rien ne fut facile !

 

Je ne pouvais monter mon réservoir Poly car les robinets tombaient pile en face d’une traverse du cadre. La seule solution pour pouvoir monter un réservoir alu fut de couper, puis ressouder le tout un peu plus en avant. La pose de l’ensemble fourche et roue ne me posa pas de problème, à part le fait que c’était prévu pour un frein à disque, donc je me suis dit : “Revenons à quelque chose de plus classique !”… et re-échange via le net.

Achat de roulement de direction, platine Moteur, etc. Le puzzle continue, ainsi que le montage.

Bras oscillant
J’ai également monté des roulements à aiguille dans le bras oscillant, c’est déjà mieux que les entretoises caoutchouc, mais selon certains, une opération inutile en raison du faible développement du bras. Un petit cache-chaîne alu vint également compléter ce montage.

Le flasque de frein du moyeu arrière subit également une petite transformation maison,
afin de lui donner un look sympa.

 Frein avant
Le frein avant est un Griemeca 4 cames monté sur une jante Akront à rebord plat.

Le moteur.


Après, récupération de mon moteur qui a subi un gros lifting chez Jean-Paul, ce qui n’a pas été sans mal. J’ai dû changer pas mal de pièces, mais bon, pour avoir un bon moulin, quelques sacrifices s’imposent. Tout d’abord mes carters de T110 étaient cuits. Je les ai changés contre ceux d’un T120 de 59, gros roulement. Puis vint s’ajouter un vilo de T120 Unit, arbres à cames Racing, avec des guides et poussoirs neufs.

Là-dessus se rajouta un kit morgo complet, une magnéto Racing que Jean-Paul me dénicha.

 

Finalement, j’avais acheté le moteur pour rien, car j’ai dû tout changer.

 

Bref, encore quelques échanges ou ventes qui me permirent de faire un beau moteur.

 

J’ai supprimé la dynamo et j’ai bouché le trou, afin de monter un rotor et stator en bout du vilebrequin.

Bien sûr à cause de la courroie un calage a été nécessaire.

La culasse était fichue également, donc j’en ai trouvé une autre avec pipes fixe qui a permis un montage des carbus sur caoutchouc.

Embrayage Newsby. Le carter primaire a subi aussi une petite transformation, afin de faire respirer mon kit courroie et son embrayage Newsby.

 

Après quelques achats nécessaires chez Unity, le montage à blanc continue. Afin de simplifier, j’ai échangé des pièces de mon Triton piste pour celui de route, et vice versa.

 

Bref, je n’arrêtais jamais.

 

Comme tout se présentait bien, tout partit à la peinture, et remontage définitif, pour mon plus grand plaisir, c’est l’un des côtés les plus sympas.

 

Premier montage

La partie électricité.

 

Ce ne fut pas une mince affaire. J’ai dû m’y prendre à plusieurs fois, car j’ai fabriqué le faisceau moi-même, et cela également grâce à certains membres du MAC.

Réglette électrique             

 

Circuit électrique



 

 

 

La batterie gel a trouvé une place dans la coque arrière de la selle racing. Grâce à une plaque alu sous la selle, tout put loger. Un coupe-contact à clef fut également installé sur le cadre à un endroit discret.

 

Coupe-contact

 

 

Et enfin… peut-être.

 

Le grand jour arriva pour la faire craquer, mais rien n’y fit. Appel au secours lancé aux forumeurs du MAC. J’ai décidé de l’emmener avec moi, pendant le BOC 2008. 

 

Et même avec l’aide de courageux bénévoles, elle ne voulait rien savoir….
Les carbus sont restés trop longtemps inactifs, et les conduits de ralentis étaient complètement bouchés, malgré plusieurs nettoyages au citron, et les astuces habituelles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Je remplaçai les carbus usés par des neufs qui avaient des gicleurs de ralenti.

 

 

 

 


Je remplaçai les carbus usés par des neufs qui avaient des gicleurs de ralenti.

 

Quelle différence !!!

Au premier coup de kick
elle a démarré
le ralenti tient
c’est du pur bonheur

…mais malheureusement de courte durée,

les premiers ennuis arrivèrent bien vite.

Une piste de la magnéto usée ne me permettait pas de rouler en pleine avance
et une fuite au niveau des axes de culbuteurs s’avéra gênante.

Donc, rebelote,
on répare,
on change,
…et premiers tours de roue autour de mon quartier, sous les fenêtres de mes voisins.
C’est pas grave ils ont l’habitude !

La carte grise.
Cette fois c’est bon, j’ai mon Triton !

 

Carte grise


L’immatriculation du Triton, fût assez aisée, grâce à un ami qui me donna une carte grise anglaise Norton, non annulée. Je montais un dossier et grâce à une connaissance, je réussis à changer la marque Norton pour Triton, que demander de plus !

 

Sur le papier elle est de 68, mais mon cadre est de 60 pour un moteur de 59. C’est cohérent. Non ?

 

 

 

Derniers détails.

 

Suite à plusieurs avis, je décidai de changer sa robe, une fois de plus je vendis mon habillage pour un achat : réservoirs huile et essence en alu

… ce qui changea complètement la ligne.

Triton alu

Boîte à outils

Je profitai également d’un hiver long pour fabriquer une caisse à outils provenant d’une Triumph allemande, que je réussis à caser entre le bras oscillant et la boîte à vitesse. On ne sait jamais, ça peut toujours servir.

 

 

 

Et comme je suis un éternel insatisfait, je me décidai à alléger ma platine compteur, usant de scie sauteuse, de limes diverses et de beaucoup d’huile de coude !

Epilogue.

 

La fourche également subit une transformation. Je changeai les tubes de commando pour celle d’une Atlas, plus courte et correspondant au cadre.
Cette fois je pensais être sur le bon chemin… quoique ?
Avec un Triton on n’a jamais le temps de s’ennuyer, car elle ne sera (bien sûr !) jamais terminée…
On peut toujours améliorer cette merveille.

Je profite de l’occasion pour remercier toutes les personnes qui m’ont aidé, directement ou non, pour réaliser mon projet. Sur ce point j’ai eu aussi beaucoup de chance.

Mon Triton et moi
— John OSWALD — Thônex – Suisse

 

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