BSA B44 Victor Enduro de 1966

 BSA B44 de 1966


J’ai acquis en 2014 cette BSA B44 Victor Enduro de 1966 à cylindre rond qui a été réimportée des USA à une époque lointaine. Elle est restée dans son jus et je suis étonné de la qualité des chromes d’origine qui ont toujours leur éclat 50 ans plus tard. Je lui trouve une esthétique superbe avec son réservoir alu et la ligne d’échappement relevée. La mécanique tout en alu y contribue également.

Je l’ai récupérée avec la transmission démontée et ai commencé la réfection de la mécanique. J’ai préféré tout démonter pour contrôler et je ne le regrette pas.

 

Le roulement de vilebrequin droit était libre dans le carter et je l’ai donc remonté avec de la Loctite Blocpresse sur les conseils de plusieurs mécanos. J’ai remplacé tous les autres roulements, les joints et les segments. Il faut dire que ce moteur avait été refait quelques années auparavant avec réfection de l’embiellage, réalésage, soupapes, guides ce qui a limité les interventions.

J’ai souhaité réduire la compression à environ 9/1 en remettant une cale d’environ 1.5mm sous le cylindre, car d’origine il y en avait une qu’on pouvait retirer pour un usage compétition et elle était ici absente. J’en ai donc fabriqué une à partir d’une plaque d’aluminium.

 

J’ai été beaucoup aidé dans le remontage par les livres de Ruppert Ratio (indispensables) consacrés aux monos BSA Unit ainsi que par les conseils précieux de personnes du MAC.

Le redémarrage de la moto a eu lieu durant l’été 2015 et j’ai pu entendre de nouveau le son caractéristique et néanmoins élevé de ce sympathique monocylindre. Les bruits mécaniques sont également assez présents, soulignant le côté “rustique” de cette mécanique.

 

En fait il ne s’agit pas d’une vraie tout-terrain malgré l’appellation “Enduro”, mais plutôt une moto style “scrambler” pour les petites routes, mais pouvant s’aventurer sur des chemins.

 

C’est une moto légère (130 kg à sec) dont le moteur a beaucoup de couple, ce qui la rend très agréable à conduire. Je craignais le frein avant de 7 pouces, mais finalement il s’acquitte correctement de sa tâche, bien aidé par le frein moteur. La tenue de route ne pose pas de problème particulier malgré le grand guidon.

 

La vitesse de croisière idéale où elle vibre peu est de 90 km/h environ car elle tire assez court, mais c’est bien suffisant de nos jours sur les petites routes qui lui conviennent.

Le seul vrai défaut que j’ai trouvé est un démarrage parfois très difficile à chaud, je dois parfois attendre qu’elle refroidisse avant de pouvoir repartir. J’ai peut-être trouvé pourquoi récemment, en effet je n’avais pas trouvé moyen de remonter une cale anti-calorique entre le carburateur et la pipe d’admission à cause de gougeons trop courts. J’ai trouvé une solution et en ai remonté une récemment. On verra par la suite s’il y a une amélioration.

 

Par contre à froid, le démarrage est très facile. Comme il n’y a pas de batterie, il faut absolument éteindre le phare, sinon elle ne démarre pas ou très difficilement.

Il faut aussi surveiller le niveau de carburant, car le réservoir a une contenance limitée (8 litres) et il n’y a pas de réserve. Heureusement, elle consomme peu et n’est pas vraiment faite pour les longs parcours.

 

Elle ne dispose que d’une béquille latérale, malheureusement trop courte et la moto s’incline beaucoup une fois béquillée. Je ne désespère pas d’en trouver une plus longue.

J’ai donc parcouru environ 1300 kms depuis le redémarrage sans souci jusqu’à ce que j’entende un genre de “clic” en kickant et ce toujours dans la même position du moteur. J’ai rapidement pensé à un ressort de soupape cassé, ce qui s’est vérifié après démontage de la culasse (un petit ressort intérieur). La culasse a donc été remontée avec des ressorts neufs et la moto va pouvoir de nouveau rouler. Il a fallu sortir le moteur pour déculasser sinon le boitier de culbuteurs ne passe pas.

 

En résumé, on peut dire que c’est une moto très agréable pour des ballades sur des petites routes de campagne grâce à sa légèreté, au couple du moteur et à la sonorité de l’échappement.

Je terminerai avec une pensée toute particulière pour le précédent propriétaire de la moto, un ami disparu en 2011.


Philippe C

 

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