Historique ROYAL ENFIELD BULLET de 1948 à 1962

RENAISSANCE


La Bullet est sûrement la moto la plus connue dans la gamme Royal Enfield. Les premiers modèles apparaissent en 1933, ils sont déclinés en plusieurs cylindrées 250,350 et 500.Après la deuxième guerre mondiale, la Bullet revient en 1948, lors du Colmore Cup Trial. Trois prototypes y sont présentés , pourvus d’une suspension arrière oscillante, une grande première dans ce genre de compétition. Les pilotes: Rogers, Holdworth et Plowright n’auront qu’un succès modeste, mais dans l’histoire de la firme de Redditch c’est une date importante pour les débuts de cette innovation.

Détail de la suspension arrière
Publicité de 1949
350 de 1949

CARACTERISTIQUES

 

La Bullet 1949 dispose d’un moteur de 346 cc ( 70×90 mm) pour 18 CV à 5750 tr/min, celui-ci est a carters humides , une spécialité de la marque. Il est composé d’un cylindre en fonte et d’une culasse en aluminium, chapotée par deux cache-culbuteurs. La distribution est constituée d’une cascade de pignons et une trappe de visite permet le réglage des tiges de culbuteurs. La lubrification s’effectue à l’aide d’une pompe à huile ,de type vis sans fin, située dans le cache distribution , les culbuteurs sont alimentés en huile via une durite externe en forme de Y. La carburation est confiée a un Amal 276 à cuve séparée et l’allumage à une magdyno Lucas. La boite de vitesses Albion possède quatre rapports avec une remise au point mort s’effectuant grâce a un levier, mais seulement au-delà de la seconde. Celle-ci est fixée par quatre goujons au moteur. Le cadre étant ouvert, l’ensemble moteur-boite fait la liaison. le freinage est assuré par des tambours simple came .

éclaté moteur du 350
Moteur du modèle 1955
Essais routier en 1960

EVOLUTION

 

La commercialisation débute en 1949, sous l’appellation Bullet G2, dans différentes configurations ; route, scrambler, racing et trial.
Durant toute la production, la machine n’aura cesse d’être améliorée, en voici les plus importantes :

1953- la 500 cc fait son entrée sur le marché.

1954- la fameuse « casquette » fait place à la tête de fourche en aluminium, elle comprend le compteur , l’ampèremètre, le switch et deux veilleuses placées de part et autre du phare.

1955- la culasse est corrigée , entre autre par la soupape d’admission plus grande et le passage des gaz amélioré. Le double frein avant est livré de série. Fabrication sous licence de la Bullet à Madras ( Inde).

1956- une magnéto SR1 et un alternateur remplacent la magdyno et un Amal monobloc assure la carburation. Le cadre est modifié dans sa partie arrière

1959-le réservoir a une plus grande contenance, les jantes passent de 19 à 17 pouces. Le carénage Airflow et un carter de chaîne étanche sont proposés en option.

1960-l’allumage se fait par bobine en lieu de la magnéto SR1.

1955
1957
1961
affiche 1950

COLORIS


Voici les différentes teintes de la Bullet au cours de sa carrière : vert polychrome (prototype), gris métal, noir, rouge Bourgogne, pourpre, marron, vert, bleu et bleu paon.

Bullet Tank

PRECISION

 

De 1963 à 1965 , une New Bullet voit le jour avec une version 350 du moteur unit de la 250 Crusader.
Il faut préciser que des moteurs de Bullet étaient aussi montés dans d’autres parties cycle, sous le nom de Clipper d’ou une certaine confusion. Les Clipper étaient les modèles économiques chez Royal Enfield. Aux Etats-Unis, Indian commercialisa des Bullet dénommées Woodsman, avec des caractéristiques typiquement américaines , comme le guidon haut et l’échappement relevé.

350 Clipper
Publicité Indian de 1955
Woodsman 1957

 COMPETITION

En juin 1948, Charlie Rogers offre à Royal Enfield la première victoire lors du très convoité Allan Jefferies Trial. C’est surtout en tout-terrain que la Bullet a brillée , Johnny Brittain donnera ,à la Bullet, ses lettres de noblesse lors de différents ISDT et trials, il sera champion en 1952 et 1953. Brittain a eu le courage de ses convictions pour l’utilisation de la suspension arrière, alors que bien d’autres pilotes décriaient cette solution. L’avenir donnera raison à Royal Enfield et Brittain dans leur choix. Le manager de l’usine ,Jack Booker, demande à Bill Lomas de tester les capacités sportives de la Bullet sur circuit. Après des essais très convaincants, avec un moteur préparé a 25 cv à 7400 tr/min et pour une vitesse maxi de 169 Km/h, ce qui donnera lieu a « sport kit » vendu chez les concessionnaires. Mais c’est avec une machine un peu moins performante que Lomas participe au Clubman TT de l’Ile de Man, la casse d’un culbuteur viendra ruiner ses espoirs. La Bullet ne pouvais pas rivaliser face aux BSA et Vélocette sur les shorts circuit. D’autres pilotes ce sont essayés au guidon d’une version clubman , comme un certain Franck Sheene , père du double champion du monde 500 cc Barry.

la Bullet trial de Johnny Brittain
Johnny Brittain lors de l'ISDT de 1958

La Bullet fait partie des monocylindres typiques de l’industrie anglaise comme la BSA B31 ou la Matchless G3, c’est une excellente machine « sportive » et fiable. Les 500 sont plus rares a trouver. Il n’y a pas de problème pour refaire la mécanique, les pièces se trouvent assez facilement chez les spécialistes, soignez particulièrement l’étanchéité de vos carters moteurs ( expérience personnelle ). Les pièces de carrosserie sont plus rares, surtout en France, mais elles peuvent être interchangeable avec d’autres modèles. Peut être votre futur single ?

Ian Bell et sa 350 au Scottish Scramble

Laurent D, 5 Septembre 05

 

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