Une Bonneville 1969 sauvée de la casse
Par Didier29
En 2010, je cherche une bécane à remonter et particulièrement une anglaise. Comme j’ai déjà eu deux bonneville, un modèle 71 et un modèle 70, je connais assez bien cette moto. Le moteur est simple et les pièces faciles à trouver. Je jette donc mon dévolu sur une annonce qui parle d’une bonnie de 69 complète à 80% et avec cg originale. La moto, enfin les caisses de pièces, se trouvent dans le sud EST, loin de chez moi. Je demande donc à un pote qui est sur place d’aller jeter un œil sur le lot. Après discussion avec le proprio, on s’entend sur le prix et mon pote ramène le tas de ferraille chez lui. Deux ou trois mois plus tard, je récupère l’ensemble et je me dis alors, en voyant le tout, qu’il va falloir que je relève sérieusement les manches.
1er temps, retrouver les 20% de pièces manquantes: garde boue arrière, carter de chaîne secondaire, plaque feu ar, cache latéral gauche, roue ar complète, selle, et remplacer celles qui ne sont pas récupérables: pots et silencieux échappement, phare, amortos, carbus par exemple.
Dans un 2ème temps, je démonte le moteur afin de tout vérifier. Bien m’en a pris car tout est mort à l’intérieur, roulement de vilo hs, coussinets de bielles rayés, épurateur complètement bouchés, etc. Les cylindres partent au réalésage et reçoivent deux pistons neufs en +0.20. la culasse est totalement révisée avec un microbillage, échange guides, rectif des sièges et soupapes neuves, rectif du plan de joint.
La boîte, quant à elle, est démontée pour vérification. Rien d’anormal à l’inspection et je remonte le tout avec des joints neufs. L’embrayage reçoit une cloche et des disques neufs. Après ré- assemblage du moteur, je le mets dans le cadre afin de faire un montage à blanc de tous les éléments de la moto. Le cadre a été vérifié et seul le bras oscillant nécessite un peu de travail car il y a beaucoup de jeu dans l’axe et des pattes ont été soudées afin d’accueillir un support d’étrier de frein à droite.
Une fois récupéré le cadre qui a été époxié ainsi que les pattes et tringles diverses, j’attaque le remontage final. La fourche a été totalement révisée avec roulements de colonnes, bagues et joints neufs dans les fourreaux inférieurs. Comme je n’avais pas de roue arrière, un ami me fait cadeau d’un moyeu arrière complet. Je trouve une jante dunlop d’occase et j’achète les rayons. Reste plus qu’à rayonner tout ça et après 1/2 journée à monter la roue, c’est chose faite
Et voilà le résultat final, presque 3 ans de taf sur cette machine mais je me dis que le jeu en valait la chandelle. Il reste que les petites péripéties des 1ers essais sont aussi à prendre en compte dans une restauration. C’est ce qu’on appelle les derniers réglages. Bref, aux premiers roulages, je m’aperçois que j’ai une fuite d’huile qui me repeint tout l’arrière du moteur. Je redémonte la culasse et installe un joint de culasse oversize et peaufine la mise en place des joints de colonnettes.
La carburation n’est pas non plus au top. Gros cafouillage avec le carbu de gauche. Résultat, circuit de richesse bouché mais impossible de le récupérer. Après l’achat d’un carbu neuf, tout rentre dans l’ordre. Le moteur démarre au 1er coup de kick et fonctionne avec une régularité exemplaire. Bref, maintenant que tout est fini, c’est avec grand plaisir que je prends un pied monumental avec rouler avec cette machine. Et oui, ça reste qu’une bonnie mais quand on se remonte sa propre machine, le plaisir est encore plus intense!
Merci à didier29 pour ce reportage.
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