La BSA B31 1952 de Jacques F.
A l’automne 2008, j’ai pris ma retraite, et j’ai dû chercher ce que j’allais faire pour m’occuper l’hiver suivant.
Comme j’avais terminé le remontage de ma Triumph 6T, (déjà une ex-épave) j’ai cherché une autre anglaise, une avant-guerre ne m’aurait pas déplu, mais j’ai trouvé cette B31 coulissante de 1952 basket case pas loin de chez moi, et comme j’avais vu celle de Jean à la Châtre j’ai eu l’idée de faire un peu la même chose.
Donc la partie cycle qui était complète a simplement été sablée et peinte à l’époxy noire par une entreprise de peinture industrielle, seul le réservoir d’essence a été peint en peinture automobile, le résultat est correct sans plus, la peinture époxy est un peu mat.
Pour la documentation, j’ai utilisé les pages techniques et on m’a prêté la Haynes. Au niveau mécanique, j’ai tout refait, embiellage avec un maneton neuf trouvé au salon Moto Légende, réalésage et montage d’un piston de T140 avec une cale sous le cylindre, j’ai d’ailleurs dû chercher un autre cylindre (donné par un membre du Mac) le mien ayant une bulle de fonderie.
Tous les roulements sont neufs.
Au montage, j’ai dû re-déglacer le cylindre, les ateliers de rectification ont du mal à respecter les jeux qu’on leur donne. Les guides soupapes ont été changés et les sièges rectifiés et j’en ai profité pour travailler un peu la culasse (agrandissement de l’échappement et de l’admission).
La boite en bon état a juste nécessité le changement du spi de sortie. L’embrayage est l’ancien modèle à un seul ressort, il fonctionne pour le moment, (j’ai un 6 ressorts en stock). Les pièces ont été achetées chez un pro français et chez Draganfly, sans problème. La magnéto a été refaite chez F. Delors. Le carburateur est un concentric 930, sorti d’un tiroir, sans doute un peu gros.
La fourche dont les tubes sont bien usés a été remontée avec des bagues et des spis neufs. De plus un tube était légèrement faussé et a été redressé chez un ami avec une cintreuse de plombier sur un encadrement de porte (depuis une fissure est apparue dans le mur !). Les roues dont le chrome est encore correct ont vu simplement leurs roulements remplacés. J’ai refabriqué un circuit électrique qui est resté en 6V.
Au remontage, rien de particulier sinon les passages de gougeons de fixation moteur arrière qui ont dû être rechargés, deux étaient cassés, et comme tous étaient largement ovalisés je les ai repercés en métrique pour monter des boulons de 10 avec écrous frein (c’est sans doute une hérésie, mais cela ne se voit pas et me semble plus solide).
Le montage des suspensions arrières ne pose pas de problème, si on a la bonne méthode.
En définitive, comme elle était complète, je l’ai remontée dans son état d’origine.
Comportement :
Cette moto est entre deux époques, ce n’est pas une avant-guerre (rigide, fourche parallelo), ce n’est pas non plus une oscillante qui, en 54, a beaucoup amélioré le confort et la tenue de route.
La fourche BSA fonctionne bien malgré des claquements à la détente sans influence sur la tenue de route (une huile plus épaisse a diminué un peu ce phénomène).
La suspension coulissante fait ce qu’elle peut et sur route défoncée le roue arrière va ou elle veut, BSA était en retard à l’époque par rapport à AJS/Matchless par exemple.
Le freinage est d’époque et il est souhaitable d’anticiper et d’éviter les rocades aux heures de pointe. Par contre pour flâner sur les bords de Loire, ou participer à des rallyes touristiques, c’est une bonne moto, de plus très fiable.
Le passage en 400 cm3 n’a pas changé grand chose je pense, le moteur a seulement plus d’allonge. En Mai 2011, je l’ai emmenée aux CML, c’est amusant, mais on n’en fera jamais un cheval de course !
En prévision :
Sur une bourse, j’ai trouvé 2 cames gold star 65.2448 et 65.2450 que je compte installer pour voir.
En conclusion la B31 est une bonne moto pour quelqu’un qui veut débuter dans la restauration d’une anglaise, on en trouve à pas trop cher et les pièces sont disponibles à prix abordable.
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