Restauration TRIUMPH Bonneville T140 V 1979

God save the twin !


J’ai eu assez de chance de trouver cette Bonneville en bonne condition et complète pour un prix correct et en plus pas loin de chez moi. Merci à Dominique qui lit toutes les annonces de LVM.

Voici les photos avant et après première étape ! Car cet hivers démontage complet pour repeindre le cadre et resuivre la mécanique. Au fait cette moto a appartenu à un homme célèbre ! Coluche !!

Après un bon nettoyage, une nouvelle vie commence.

The Bonnie Restauration T140V 1979   –  First work, strip la belle !

 

Le cadre étant assez rouillé, il doit être époxyier donc démontage complet, cela permettra aussi de tout vérifier et de redonner une seconde jeunesse à la belle.

Tout d’abord, s’équiper de bons outils ! La T140V est encore en visserie, boulonnerie impériales. Possible de trouver des outils en France ou en Angleterre.

 

 

Jeu de clefs plate & à oeil
Jeu de clefs à douilles

Jeu de clefs Allen

Le tout en “Impérial”

 

 

 

Ensuite il vous faut le “Workshop Manual” et le “Replacement Parts Catalogue” en anglais dans le texte ! Une adresse entre autres Merlin books

Je m’aperçois en recevant le “Parts Catalogue” que ma machine construite en janvier 79, voir référence sur le cadre en dessous du réservoir, devrait être une type E mais c’est en fait un mélange de 140V et 140E ! Meriden a du finir les pièces de V avant de commencer les E ! Ou peut-être la moto a été monté entre décembre et janvier ! Une moto de réveillon. J’ai un moteur de E avec les carburateurs Amal MKII Concentric et allumage électronique Lucas mais certaines parties du cadre, comme les reposes-pieds et porte bagages sont différents et aussi la carte grise est d’une T140V. Moteur et cadre portent le même numéro AA 17081 et la moto ne paraît pas avoir été bricolé.

Démontage assez facile, je repère les fils électriques et prends des photos numériques pour le remontage. Les chromes des gardes-boue sont en bon état pour une machine de 23 ans et je suis agréablement surpris par la bonne qualité des composants.

Beaucoup de nettoyage, je passe plus de temps à passer au pétrole, laver, brosser qu’a faire de la mécanique mais on verra plus tard.

Voilà le moteur est sur l’atelier, encore quelques bricoles a démonter. Passons à l’étape 2 – Moteur –

Restauration du Moteur

 

Après quelques questions sur le forum je décide d’ouvrir le haut-moteur et de voir. Les caches soupapes s’ouvrent facilement, mais 1 vis de culasse résiste, le vis se vrille donc on respire profondément, on prends un café et on recommence. Quelques bons coups de marteau sur la tête pour décoller les filets n’apportent pas de résultat donc nous chauffons avec un petit Butagaz et après un moment, enfin le vis vient. C’est dans ces moments qu’il faut rester calme et ne pas forcer et ….. casser. Le moteur ayant peu de kilomètres je décide de ne pas ouvrir le bas moteur  … tout semble nickel

On voit que le joint de culasse était mal monté ou avait une fuite. Les pistons sont noirs mais les chemises ne sont pas marquées. Nous démontons les pistons et l’ensemble haut moteur part chez Gonin moteurs pour microbillage et rénovation, ils décideront si les pistons doivent être changés.

Le carter d’embrayage est ouvert, démontage des disques pour un bon nettoyage. Quelques traces noires sur les disques pleins, cela indique que les disques ont chauffé. Le câble d’embrayage était aussi assez usé donc l’embrayage était assez dur. Un montage soigné et bien lubrifié sera nécessaire pour assurer un fonctionnement doux de l’embrayage et permettra, peut-être, de trouver le point mort facilement ! Ah ces Anglaises !

 

Au dessus à droite, voici le nouvel embrayage que je vais monter, il a seulement 15 000 kms contre 41 000 kms à celui de gauche. Merci à Jean-Luc Obadia avec qui j’ai été en contact par Internet, il avait l’embrayage dans son grenier et il me l’a donné !! Comme quoi l’esprit motard n’est pas mort. Merci encore Jean-Luc, cela change de l’esprit mercantile ….

Le démontage continue, la chaîne triplex sort d’un bloc avec le pignon sur le vilebrequin et l’embrayage. Chauffez pour faciliter l’extraction de l’embrayage. La pièce bizarre entre le pignon et l’embrayage a une histoire. Les modèles de 1976 doivent avoir le levier de vitesse à gauche pour suivre la législation américaine. Comme l’usine n’a pas les moyens de tout revoir, la fameuse pièce traverse les carters, contourne l’embrayage et renvoie la sélection des vitesses à gauche ! Ingénieux !

 

 

 

 

Le remontage, il manque le réglage central de la tige de commande d’embrayage.

 

Bien vérifier le joint, j’ai du faire quelques petites modifs à la Dremel et au cutter.


Suivant la technique conseillée, je prévois de remonter les joints à l’huile de lin.

Restauration Moteur


Après quelques jours et les fêtes de fin d’année 2002, diagnostique de Gonin moteurs : Pistons morts, les cylindres ont une côte nettement supérieure donc nous devons monter de nouveaux pistons en côte réparation + 0.04 (attention mm !) . Soupapes, guides et ressorts de soupapes doivent être changés. Vient alors la question piège !! Passez-vous au sans plomb ?

 

Je laisse un message sur le forum et j’ai droit à un nombre certains de messages qui me laissent perplexe ! Le résumé est qu’avec les kilomètres les sièges de soupapes deviennent très durs donc une rectification suffit, par contre de bonnes soupapes doivent être montées.

 

Nous décidons de changer les soupapes, les guides et les ressorts de soupape (2 par soupapes); les sièges seront rectifiés

La côte des pistons est trop inférieure aux cylindres donc un nouveau jeu de pistons sera monté : +0.2 pouces soit +0.5 mm

 

Le temps a passé et petit à petit les pièces reviennent ou arrivent. Les cylindres et culasse sont de retour de chez Gonin, ils ont été microbillés, un régal pour les yeux. Guide changés, plan de joint et sièges de soupapes rectifiés.

Nouveaux guides et pistons

Les cylindres sont peints en noir sur les Bonnies, je commande donc une peinture spéciale chez Macadam 2 roues http://www.macadam2roues.com c’est sous produit Restom. Voici la description du produit :

Peinture haute température noire satinée pour cylindres et échappements
ref(PHT 2020)

P.H.T. 2020 est une peinture noire satinée spécialement conçue pour la décoration et la protection des cylindres et culasse refroidis par air. De plus, P.H.T. 2020 après cuisson est totalement insensible à l’eau et aux carburants, ce qui est rarement le cas des peintures très hautes températures en aérosol… P.H.T. 2020 s’applique en direct au pinceau sur les pièces à protéger, et après séchage de quelques jours, doit être cuite dans le four (ménager) selon un programme de chauffe progressif détaillé dans la notice d’emploi fournie avec le produit. Conditionnement:emballage de 100 ML ce qui convient pour environ 3 à 4 cylindres de motos de 125 à 250 CC, ou un bicylindre 750CC.

prix : 14 Euros (91.83 FF)

Je commande et paie avec ma carte de crédit par Internet, NO PROBLEM le produit arrive quelques jours plus tard par la poste.

La recette est assez longue, d’abord trouvez un pinceau assez étroit pour passer entre les ailettes, passez une première couche, attendre 24 h, passez une deuxième couche. Attendre une semaine ! puis passez au four, détail avec le produit.

Passage au four, suivre la notice. Dégustez chaud !
Remontage des guides (Chauffez les cylindres, toujours au four) et refroidir les guides au congélateur ! La cuisine est un lieu bien pratique pour faire de la mécanique !! Le montage est assez dur, bien faire attention aux côtés, les guides échappement et admission sont différents, bien sur les joints toriques sont changés.
Changez également le joint torique des caches chromés. L'élastique jaune sert à maintenir les poussoirs pendant le remontage.

 

 

Remontage des soupapes, GONIN moteur a repéré les soupapes donc bien suivre les repères.

 

Première tentative sans outil spécial, mission impossible, les deux ressorts sont vraiment durs.

 

Deuxième essai avec un outil bricolé par Patrice, cela va mieux mais ce n’est pas facile et un fois j’ai vu un vol de ressort, une expérience !

Après la culasse, au tour des cylindres. Un conseil, ne remonter pas le haut moteur seul si vous ne faîtes pas cela tous les jours, il vaut mieux 4 mains que 2 ! Les photos parlent …..d’elles mêmes.

Mettez un manche en bas sous les pistons pour empêcher les pistons de descendre (nous avions oublié !!)
Des écrous neufs pour l'embase.
Bloque filet pour les goujons de culasse.
Bien respecter l'ordre de serrage des écrous de culasse.
Introduction des tiges de culbuteurs

Après avoir monté la culasse, nous passons aux supports de culbuteurs. ATTENTION car il y a une erreur de montage sur la parts list, suivre le montage du manuel d’atelier, voir ci dessous.

Le joint torique se trouve dans la pochette moteur.

Avant de remonter les supports de culbuteurs, le moteur doit être mis en place dans le cadre. Pour ne pas rayer le cadre, je vous conseille d’être à trois personnes. Deux pour porter le moteur, une pour guider. Nous avons tout d’abord supprimer un moellon de notre “table élévatrice” puis mis la machine sur la béquille centrale, après blocage de l’arrière et de l’avant par des “cales”. Cela c’est passé sans trop de problèmes pour nous. Vous pouvez aussi envelopper le cadre de chiffons aux endroits délicats.

Et voilà !
Remontage du frein arrière
La roue va partir chez le mécano pour montage d'un K81 de 4.25 par 18, le 4.10 préconisé ne figure plus au catalogue. Pour monter le rayon manquant, on doit démonter la couronne et le disque de frein.

Restauration cadre et accessoires


Le cadre tout nu, prêt au départ.

La selle est en bien mauvais état, extérieurement (voir photo avant) elle ne paraît pas trop mal mais après démontage, on s’aperçoit que l’eau est entrée sous la mousse et que le métal est en dentelle.

Là aussi du travail avant le passage à l'époxy.
23 pièces à époxyer

Le nouveau porte-bagage est arrivé, je peux donc continuer la partie arrière. Ne rien bloquer avant que tout soit en place car il y a des réglages divers ! Les clignotants arrières et avants sont remontés et les diverses connections électriques refaites après vérifications des couleurs de fils (vérifier plutôt 2 fois qu’une !) La poignée de gaz et son gable (nettoyé et graissé) sont remontés.

Ms Bonnie vibre, je remonte donc au maximum avec des écrous freinés et aussi avec du frein d’écrou bleu. Ici la cellule redresseuse fixé sur le garde-boue arrière. A droite, la poignée d’accélérateur avec le maître cylindre, tout a été sablé et remonté en BTR.

A l’époxy une charnière de selle a été perdue, j’en ai commandé une autre sans m’apercevoir qu’elles sont légèrement différentes, je passerai donc plus de deux heures à bricoler pour que le verrouillage de selle et la serrure fonctionnent et en plus j’ai endommagé un peu la peinture du cadre !

Un rayon manque et plusieurs sont à retendre

Le moteur est dans le cadre, maintenant je peux remonter les boîtiers de culbuteurs, pas de problèmes mais c’est assez délicat quand même. Ensuite branchement des tuyaux d’huile, haut et bas moteur

Réglages des culbuteurs, 0.20mm à l’admission, 0.15mm à l’échappement puis remontage des caches. Mise en place du câble d’embrayage, pas facile de trouver le meilleur chemin, ce mécanisme n’est pas le point fort de la moto ! Les carburateurs sont remontés avec de nouvelles pipes caoutchouc, serflex inox.

Je remets l’huile dans le réservoir intégré dans le cadre, huile 20/50 W, ne pas oublier 150cc dans le carter d’embrayage. 500cc d’huile 90W pour la boite. Remontage des carbus, des filtres à air et des caches filtres. Tout cela demande un peu d’ajustement pour se mettre en place correctement.

Moment un peu délicat ! Je remets la batterie en place, le plus à gauche. Je rebranche la cosse moins et je fais toucher le fil plus sur la cosse +, pas de court jus !! Je remets le boîtier des témoins en place en m’aidant des couleurs et du plan pour accorder lampes et couleurs. Contact ! Le témoin rouge de pression d’huile s’allume normal ! le témoin vert aussi, je passe une vitesse il s’éteint normal, par contre seul les clignotants arrières fonctionnent et le témoin orange aussi. Je pense à un problème de masse à l’avant. A voir.

Malgré le froid et la neige, je remonte petit à petit, c’est un plaisir de travailler avec des pièces propres, je pourrais porter des gants blancs comme les Japonais !

Le phare retrouve sa place, tout est remonté en test sans rien bloquer car je suis certain qu’il faudra redémonter !!

Après sablage, vernis et avec des ressorts neufs, les Girling retrouvent leur beauté. J’ai préféré mettre les amortisseurs d’origines que les Fournalès peut-être plus efficaces mais moins beaux ! L’intérieur des garde-boue a été galvanisé à froid.

Où passaient les câbles !! That is the question !! Pas facile de voir par où passent les fils sur les photos (câbles noirs sur cadre noir) mais avec quelques essais et des allers et retours pour regarder l’écran de l’ordinateur, je pense retrouver le bon chemin. Morale de l’histoire, prendre des notes et faire des petits croquis n’est pas inutile.

 

NON NON, les colliers Rilsan ne vont pas rester là, c’est seulement pour aider au remontage. PAS de plastique sur une Bonneville ce n’est pas une J……. Les seules pièces en plastique sont les réservoirs de lockeed et aussi les caches du filtre à air.

 

En bas de la photo (dessous à gauche) fixée sur le garde-boue c’est la cellule redresseuse. je présume que le cambouis et la boue sert de refroidissement.

 

Photo dessous à droite, les boîtiers de compteur, compte-tours sont remontés polis, d’origine noir. J’ai décidé de monter en pièces d’origine mais quelques concessions sont faîtes sur les couleurs.

Après vérification des rayons et un bon nettoyage la roue avant retrouve sa place.
La roue arrière de retour du garage.

Branchements électriques dans le phare, problème de masse pour les clignotants, en fait la masse se fait par le cadre et comme la peinture isole … Remontage de la batterie et vérification, tout à l’air de fonctionner. Le phare allume et les clignos clignotent et il y a de l’étincelle aux bougies ! Compteur et compte-tour sont remis en place avec un peu de Patex pour éviter qu’ils tournent. Je remets du liquide de frein et purge le frein avant, no problem.

Je passe à la partie arrière et comme je le pensais j’ai un problème avec le maître cylindre arrière qui ne reviens pas, j’espérai qu’avec le liquide de frein il fonctionnerai mais non. Re démontage et ce n’est pas très beau ! J’hésite à changer les joints ou l’ensemble. Comme je vais aux Coupes Motos Légendes, je pense trouver les pièces là bas.

Tout cela ne m’empêche pas de continuer, remise en place de la chaîne et de la roue arrière. Le câble du compteur a un long chemin à faire !!

Le maître cylindre vient se visser sur ce boîtier qui abrite la commande de frein, cette partie fixée sur le cadre et sur le support moteur est difficile d’accès.

Remontage et finition


Oui, je sais cela n’avance pas beaucoup et certains et certaine sont impatients ! Mais j’ai des excuses, je dois travailler quelquefois et après réflexions et conseils, j’ai décidé de changer le pneu avant, pas usé mais à la gomme très dure, quand on aime on ne compte pas ! Le problème, rupture de stock et 3 semaines d’attente.

C'est beau et la gomme est tendre.
Montage des coudes, les tubes sont seulement emboîtés dans la culasse. J'essaie de faire un montage soigné (le tube d'équilibrage doit être enfoncé d'abord du côté droit avec un maillet caoutchouc, le côté gauche à un emboîtement plus faible et peux se faire à la main)

 Alignement des roues avec une règle Alu, blocage de la roue arrière. Fixation des câbles électriques et aussi de compteur. Une vérification de l’ensemble des vis et boulons est nécessaire avant de descendre la moto de son piédestal.

Silencieux de Commando
Montage du logo Triumph.
Essai avec le réservoir !

Quelques jours après la moto descend de son support pour retrouver la terre ferme, je suis content du look, il manque encore les carters latéraux, le peintre doit les finir cette semaine !


Le moment crucial approche, j’ai très peur que l’huile ne circule pas donc suite à quelques conseils, je décide de kicker jusqu’à ce que l’huile retourne dans le cadre, bougies enlevées bien sur !

 

Après quelques minutes, l’huile revient au réservoir dans le cadre OUF !

Contact, starter et KICK, KICK !! HOURRA le moteur s’ébroue au deuxième coup de kick ! Well cela ne tourne pas très rond mais c’est encourageant et l’huile circule bien.

Reste les réglages, une page de plus, quand on aime

Ms Bonnie essais et impressions


Voilà, tout brille et la moto roule ! Le moteur est puissant et malgré le rodage on sent les chevaux ! Un plaisir ! Le levier de vitesse est dur et j’ai du re-démonter le carter d’embrayage pour vérifier que tout était bien en place, une amélioration mais trouver le point mort à l’arrêt relève de la chance ou peut-être de l’habitude. La moto démarre bien avec un coup de pied viril ! L’embrayage, avec un câble d’embrayage court spécial guidon plat, va assez bien, pas trop dur et efficace (merci Jean-Luc). Le bruit super, consigne, passez à bas régime devant les hommes en bleu.

Sur route c’est un vrai vélo, vue de l’arrière, elle est plus fine qu’une 125 !! Mais quel plaisir sur les routes de montagnes, bien sur plus de frein serait agréable mais le frein moteur est très bon.

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