Velocette MSS de 1948 de Philippe C

J’ai acheté cette moto au début de l’année 2021, bien qu’étant déjà possesseur de 2 autres motos de cette marque, une Venom de 1959 et une Thruxton de 1971 qui ont déjà fait l’objet d’un reportage sur ce site.

Quand j’ai vu cette moto au charme incomparable et son état conforme à l’origine quasiment parfait, je n’ai pas pu résister. Les seules pièces non d’origine sont le carburateur et les robinets d’essence, ce qui en facilite l’utilisation.

Il s’agit donc d’une MSS de 1948, la dernière année des modèles longue course (81 x 96 mm) et à cadre rigide dont la production a démarré en 1935.

Ce modèle est à l’origine des Venom, Thruxton et MSS oscillantes qui partagent avec elle une conception proche, voire quelques pièces communes, bien que les moteur de ces modèles soient « carrés » (86×86 mm).

Celle-ci est équipée d’une fourche Dowty, qui a la particularité de ne pas avoir de ressorts, dont la fonction est remplacée (en théorie surtout!) par de l’air sous pression. Ce système ayant équipé d’autres marques (Panther, Scott) n’a pas été utilisé bien longtemps, Velocette a ensuite fabriqué ses fourches télescopiques qui ont équipé les modèles oscillants et même les dernières MAC rigides.

Quand on l’examine en détail, on ne peut être qu’impressionné par la qualité de construction typique de l’avant guerre (même si elle a été fabriquée après la guerre), comme les garde-boues très enveloppants et particulièrement bien fixés, sans parler de la boîte à outils d’une taille respectable, ce qui pourrait inquiéter à priori.

Le cadre est également de très belle facture, avec de beaux manchonnages, ce modèle était particulièrement adapté au side-car.

C’est très bien tout çà, mais que donne t’elle à la conduite, cette MSS ?

Attention, avant de démarrer, ne pas oublier d’ouvrir le robinet d’huile, ce modèle ne possédant pas encore le clapet à billes des modèles oscillants. Pour ne pas oublier, dès que je ferme le robinet, j’attache le kick au sélecteur avec un gros élastique découpé dans une chambre à air

Par rapport aux 2 autres Velocettes que je possède, elle étonne par sa facilité de démarrage, généralement au premier coup de kick, aussi bien à froid qu’à chaud, donnant alors un ralenti imperturbable aidé en cela par l’inertie de l’embiellage. L’avance à l’allumage n’est pas manuelle, mais automatique, la magnéto étant une BTH.

La position assise assez basse et droite sur la selle monoplace typique des avant-guerre incite plutôt à une conduite apaisée.

L’embrayage décolle bien et les vitesses passent parfaitement, malgré la complexité du système reliant le sélecteur à la boîte de vitesses.

Le moteur n’incite pas à pousser les vitesses, le couple étant présent dès les bas régimes et la courbe de puissance assez plate avec une puissance maxi d’environ 23 CV à 5000 t/mn .

Elle a plus un caractère de tracteur que de moto sportive, très différente en cela de la Venom et encore plus de la Thruxton. Encore une caractéristique qui la rend particulièrement apte au side-car.

Une fois en 4ème, on a tendance à y rester et à profiter de reprises assez musclées, avec une vitesse de croisière de 90 km/h voire plus facilement atteinte, la vitesse maxi étant de l’ordre de 130 km/h. Il est à noter la quasi absence de vibrations, ce qui est remarquable sur un monocylindre.

Du fait de l’absence de suspension arrière et de la fermeté de la fourche, il est préférable d’éviter les routes trop bosselées, Par contre, la partie cycle fait preuve d’une grande stabilité, on peut lâcher le guidon à n’importe quelle vitesse sans dévier de sa trajectoire et sans aucun guidonnage.

Cette fourche Dowty est un peu particulière, il existait des adaptations pour y remettre des ressorts internes et j’ai l’impression que c’est le cas de la mienne, car quand j’essaie de la gonfler, la pression ne reste pas, mais la fonction «ressorts» fonctionne bien sans varier.

Les mauvaises langues diront, il y a qquand même quelques fuites d’huile, sinon ce n’est pas la peine d’acheter une Velocette ? Oui, il y en a un peu, mais raisonnablement. Je ne désespère pas d’en éliminer quelques unes petit à petit.

Depuis cet achat que je ne regrette vraiment pas, j’ai parcouru en quelques mois environ 1500 kms sans le moindre souci, ce qui par expérience est plutôt rare sur une moto ancienne.

Merci à Frank C. professionnel bien connu du côté de Chartres qui m’a permis de l’acquérir, tout comme il y a quelques années ma Thruxton.

Reportage de Philippe C.

 

www.motos-anglaises.com est une coopérative Internet dédiée à la moto classique d’outre manche, un espace de liberté où tous apportent leur grain de sel. Nous souhaitons partager nos connaissances dans la convivialité (presque toujours), la tolérance (obligatoire) et la bonne humeur.

 

webmestre@motos-anglaises.com