Pour le montage du banjo un autre amateur de trident m'avait déjà donné le tuyau, c'est parfaitement évident mais je n'y avais pas pensé tout seul.
Pour l'amorçage de la pompe à huile j'était justement en train de chercher une combine pour l'entrainer avec une visseuse, tu viens de me la donner. De toutes manières je vais la redémonter pour en contrôler la portée sur le joint du fond.
Rassure toi j'avais bien noté que les pions servaient aussi de passage de retour d'huile et leur logement dans la culasse fait un bon mm de plus que la hauteur du pion.
Pour le joint de culasse, j'avais nettement hésité mais j'avais quand même un gros doute sur la qualité des joints refabriqués. Les joints qu'il faut resserrer 3 fois en 1000km avec tout ce que cela implique cela me parait un procédé parfaitement obsolète. Aujourd'hui les 4 cylindres modernes à refroidissement liquide sont tous, à ma connaissance, montés en joints composites cerclés mais je n'ai vu aucun livre d'atelier recommander le resserrage de la culasse. On les monte, on les serre au couple préconisé et on y touche plus, il n'est pas prévu de les contrôler à 100, 500, et 1000km.
Soit le matériau utilisé pour les joints d'anglaises est hautement écrasable, soit encore les goujons de culasse utilisés sont de la daube, voir les deux.
Le joint en cuivre massif doit moins s'écraser, voir pas du tout et surtout si quelque chose ne passe pas, bien plus facile à modifier. Ce qu'il a effectivement fallu faire.
J'ai également choisi des joints de boitier en cuivre pour un peu les mêmes raisons. Autrefois j'en ai trop vu, en matériau plutôt indéterminé, complètement bouffés que ce soit sur des deux ou trois cylindres avec pour résultat non seulement des fuites intempestives mais également un niveau de serrage des goujons de culasse parfaitement aléatoire.
N'en déplaise aux admirateurs des Triumph, dont je suis, ce système de boitiers de culbuteurs séparés montés avec un joint relativement mou et qui encaisse l'effort de serrage de la moitié des goujons de culasse me semble parfaitement aberrant.
Il semblerait qu'ils aient fini par s'en rendre compte puisque, si mes souvenirs sont exacts, sur les dernières T140 les fonctions de serrage de la culasse et de fixation des boitiers sont complètement indépendantes, mais la Trident date d'avant cette époque.
Le montage à blanc des colonnettes pour déterminer l'épaisseur des joints ce fut l'opération suivante. Pas très évident à déterminer sans compter que les deux cotés ne donnent pas forcément les mêmes valeurs.

J'avais commandé les joints de boitier les plus épais disponibles et avec les joints ronds dont je disposais le résultat était plus proche de 1.5mm que de 1mm. l'admission et l'échappement donnent évidemment des valeurs différentes. A l'admission il y a finalement un joint blanc de 2.6mm en bas et un en haut mais à l'échappement j'ai un translucide de 3.2mm en haut et un blanc de 2.6mm en bas. Avec bien sur en bas le joint fibre et la coupelle métallique indispensable.
Ensuite il s'agit d'assembler tous les composants des boitiers de culbuteurs. Heureusement que j'avais le livre d'atelier sur lequel il y a un schémas assez clair de l'ordre de montage des différents culbuteurs ainsi que de leurs rondelles et ressorts de calage.

Comme je l'avais constaté au début, cette culasse avait été refaite montée avec des guide en bronze permettant l'installation d'un joint de queue de soupape à l'admission, mais il n'y en avait pas, et équipée avec des soupapes de provenance indéterminée vraisemblablement des "à pas cher". Visiblement elles avaient peu fonctionné, il y avait un jeu très raisonnable dans les guides mais deux des queues étaient déjà bien marquées. Imaginant que les autres risquaient de rapidement souffrir
du même problème j'avais commandé un jeu de soupapes neuves chez Williams. Rien qu'à les voir, l'acier dont elles étaient faites semblait de bien meilleure qualité et autre avantage elle ne rentraient pas dans les guides bronze de la culasse. Un remplacement de guides d'économisé, autant de stress en moins pour la culasse, reste à espérer qu'ils sont en bronze de qualité convenable. Le docteur qui s'est occupé des carter s'est également penché sur cette culasse, microbillage, rectification des deux faces, ajustage des guides et soupapes au rodoir à pierre m'a-t-il dit pas à l'alésoir extensible, très légère rectifications des sièges et rodage des soupapes enfin, pose d'insert pour remplacer deux hélicoils UNF montés de travers pour les vis extérieures de fixation des boitiers. Désolé mais comme il n'avait pas le taraud de 1/4 UNF c'est du métrique en 10x100. Il n'y a plus qu'a tout réassembler avec les joints de queue adéquats à l'admission.

Dernier montage à blanc pour contrôler la géométrie de l'attaque des culbuteurs sur la soupape. Pas vraiment évident à mesurer mais j'ai l'impression que j'ai de la chance. avec des soupapes dites courtes, des mushrooms dits longs, à la moitié de la corse de la soupape, soit environ 4mm, le mushroom semble quasiment aligné avec la queue de soupape.

Ca n'est pas d'une précision aéronautique mais ça semble être convenable sur toutes les soupapes. J'ai même tenté de contrôler le calage de distribution mais en fait avec ce type de coupelles de soupape dont le dessus n'est pas plat mais légèrement en pente, les mesures sont assez imprécises car il est vraiment difficile de bien positionner la touche du comparateur. Aux erreurs de lecture près les valeurs angulaires sont les mêmes, heureusement, seules les levées ont légèrement varié mais difficile d'être très précis pour les raisons indiquées. Les levées maxi sont toutes deux de l'ordre de 8.6mm et celles au PMH de 3.40 à l'admission et de 3.0 à l'échappement. Vu le décalage de quelque degrés entre les deux AC, AOA supérieure à RFE cette différence est normale.
Et maintenant on remonte pour de bon. La loctite 5923 va encore frapper, sur le joint de culasse elle est surtout utile au niveau des passages de retour d'huile, sur les joints de boitier il y en a partout ou il y a contact sur les deux faces du joint.
Come de juste, serrage progressifs et "en croix" des goujons à 2.5mkg et même 2.7mkg pour les 4 écrous extérieurs.
J'avais oublié le coté délicat du montage des tiges sur les culbuteurs, il y en a toujours un qui ne veut pas rester à sa place
mais finalement je m'en suis à peu près bien sorti.

Voila c'est fait, contrôle du bon fonctionnement de toute la distribution et après avoir effectué plusieurs tours, réglage des culbuteurs, j'ai mis classiquement 0.15 et 0.20 comme dans le livre, 0.20 et 0.25 seraient ils préférables ?

Le haut moteur c'est théoriquement bon. Reste maintenant la boite, une formalité, la transmission primaire, plus délicat car je doit remplacer les caoutchoucs d'amortisseur de couple et en contrôler le bon alignement, l'allumage et l'alternateur, les carburateurs etc... Sans parler de la partie cycle sur laquelle il reste à finaliser la position des platines moteur, la fourche AV, le frein AV, le système d'échappement et enfin tout le système électrique. C'est pas mal avancé, mais j'ai encore de quoi m'occuper.