Salut,
merci Big-Steve pour cet avis...
Dans ce que j'ai exprimé précédemment sur ce post, mon propos ne consistait pas à fustiger ceux qui considèrent que FB (et google, Instagram et colégram, twitter, snaptchat, mais aussi uber, les plateformes de co-voiturage, les abonnements et paiements en ligne, le GPS de son téléphone, etc...) est sans danger à partir du moment où "l'on a rien à cacher".
Faîtes ce que vous voulez, c'est votre affaire... sauf que c'est aussi un peu celle de ceux qui se méfient à juste titre de cette traçabilité étendue à un niveau qu'on l'a du mal à imaginer réellement.
Le danger vient de ce que la plupart de ces données appartenant à des géants du net peuvent être croisées (et elles le sont) et c'est précisément le croisement de ces données qui produisent du renseignement et qui mettent n'importe quel individu connecté à nu... totalement à poil au milieu d'une foule invisible, si on peut illustrer ça avec cette image... vous mettriez-vous à poil devant une foule ?
Que diriez-vous à une personne
de votre connaissance si elle vous demandait que vous lui confiez vos numéros de CB, vos mots de passe, votre adresse, des renseignements sur votre famille, sur vos achats, qu'elle puisse savoir quels sites internet vous consultez, où vous allez, avec qui, combien de temps, ce que vous mangez, quels sont vos problèmes de santé, quelle est votre solvabilité financière, quels sont vos véhicules, etc, etc... ? Même sans "rien avoir à cacher", confiriez-vous toutes ces données à cette personne de votre connaissance ? Évidement non !
Pourtant, c'est que font des milliards d'individus inscrits sur FB et autres applications qui en découlent. Non seulement, ces personnes confient leur données, mais elles les confient à des systèmes qu'elle ne connaissent même pas, notamment parce qu'on n'imagine même pas que de tels systèmes puissent exister... et pourtant, ils existent : et ce n'est pas du complotisme, il suffit de s'informer un minium, à partir de sources fiables, vérifiées, reconnues.
On peut toujours penser que tant que nous vivons dans des démocraties garantes de la liberté et de la vie privée des gens, de leurs libertés d'opinion, de croyance, de leur orientation sexuelle, etc, on ne risque rien. Mais peut-être avez vous entendu parler de ce qui se met en place en Chine en ce moment, ce grand pays qui n'est pas exactement ce que l'on conçoit ici comme une "démocratie" ? Et bien la Chine, via les réseaux connectés qui sont sous contrôle dans ce pays est en train de mettre en place un contrôle social des individus, avec des notations selon leurs activités personnelles, professionnelles, familiales, politiques, etc. ce contrôle social de chacun permet aux autorités de décider d'accorder ou pas une sortie du territoire, des soins, un prêt bancaire, d'opérer des retenues sur salaire, etc... ce n'est pas de la science-fiction, c'est la réalité à 10 000 km d'ici.
OK, nous ne sommes pas en Chine et tout un chacun ici peut dire "ça m'est égal, je n'ai rien à cacher". Aujourd'hui peut-être, mais demain ?
Par exemple, une personne qui ne fait pas de politique ni ne commet jamais rien d'illégal achète un jour une petite propriété dans un coin de campagne, avec une chouette grange pour y retaper sa T120. Mais voilà que quelques années plus tard, la jouissance de votre bien se trouve menacée par un chantier d'aménagement, des forages géologiques à vocation énergétique, un site d'enfouissement de déchets industriels, une infrastructure routière... vous contestez, vous rejoignez un collectif, une asso d'habitants concernés par ce même problème, vous manifestez, vous communiquez avec d'autres opposants... vous êtes devenus vous aussi un "opposant" et vous devenez l'objet d'une surveillance invisible mais d'autant plus implacable que TOUTES VOS DONNÉES personnelles, associatives, professionnelles etc sont récupérables. Elles sont déjà enregistrées ! Et le vote d'une loi (comme par exemple les dispositions adoptées dans le cadre de l'Etat d'urgence après les attentats de 2015) peut permettre aux fonctionnaires de votre État démocratique de récupérer ces données et de les traiter contre vous et contre votre entourage.
Cet exemple n'est pas extrême, mais il a y a encore plus anodin et tout aussi discutable : votre adolescent utilise son smartphone avec des appli, il a un compte FB ou autre (la plupart des plateformes appartiennent aux mêmes géants)... bref, rien d'a priori anormal ni inquiétant. Mais un jour, cet ado devenu grand va chercher du boulot pour gagner sa vie... et là, que font les recruteurs, les DRH, les employeurs ? Ils se connectent sur FB ou d'autres plateformes et en quelques clics, ils savent beaucoup de choses : ils connaissent vos loisirs, vos lieux de déplacement, ce que vous mangez, si vous êtes atteint d'affections et ils peuvent facilement déterminer vos "niveaux de risques", vos orientations amoureuses, si vous roulez à moto ou pas, etc, etc...
Effrayant non ? Pourtant, vous n'avez "rien à cacher".

Que faire, comment résister, comment y échapper ? En commençant par s'informer...
Pour un début d'information sur ces problématiques, l'hebdo "Marianne" (version magazine papier) consacre un sujet là-dessus cette semaine. Vous pouvez aussi aussi regarder ce documentaire titré "nothing to hide" (rien à cacher)
https://www.youtube.com/watch?v=djbwzEIv7gE
Faîtes ce que vous voulez, mais faîtes-le au moins en connaissance de cause... car si vous ne savez pas ce que vous faîtes, d'autres le savent. Tout ce que l'on fait avec un terminal connecté (PC perso, pro, téléphone connecté, véhicule moderne, etc) est récupéré et peut être enregistré et stocké... jusqu'au jour où...
La première défense à cette traçabilité consiste à laisser le moins de traces possibles et à éviter de croiser vos données via les appareils que vous utilisez, bref à pratiquer un minimum de cloisonnement dans l'usage de ces appareils dont il est très difficile de se passer.
Bonne soirée !
Salut et fraternité,
Komar