suite "Les mystères de la mécanique sur les motos anglaises d'avant 1983"
Le lendemain matin, réveil à 6h00, une demie heure plus tard je sors la moto de la cour de l'hôtel en la poussant par respect pour les vacanciers.
Je m'installe sur le large trottoir d'en face pour éradiquer le problème.
Démontage du réservoir, démontage à nouveau de la cuve du carbu, j'étale les pièces sur ma serviette de plage ....c'est tout neuf et impeccable, démontage des deux gicleurs, rien de suspect, remontage.
Avec une torche puissante je regarde tous les fils, je resserre toutes les cosses, j'écarte un peu le bout du fil de bougie coté bobine pour qu'il n'y ai aucun jeu, c'est neuf aussi.
Je termine de tout remonter quand les copains arrivent, je suis content de moi et quasiment certain que le problème est résolu.
Départ à 8h00 .....au bout de 300 m ça pète de plus belle, on remet de l'essence et à ce moment là je me dis que le voyage va s'arrêter là, on repart quand même en espérant un miracle. Mais rien ne vient du ciel, c'est encore pire plus qu'un seul cylindre, on fait encore un kilomètre et on s'arrête à l'ombre au bord de la nationale.
J'intervertis les fils de bougies, la panne s'inverse immédiatement, bon sang c'est la bobine gauche pourtant neuve de moins de 1000 kilomètres changée un mois auparavant, je commence à insulter tous les revendeurs de produits soit disant d'origine mais qui viennent du bout du monde. Dans mon gros sac l'ancienne bobine, nous la montons et j'essaye de redémarrer la moto avec l'essence qui reste dans les carbus, démarrage impeccable elle tourne comme une horloge sur ses deux cylindres et tient le ralenti, le temps de vider les cuves. Le moral repart je remonte le réservoir et je démarre la moto......plus qu'un seul cylindre, redémontage du réservoir, rien n'a bougé, test de mise en route sans le réservoir elle tourne impeccable, conclusion le réservoir doit faire masse (il est pourtant monté sur caoutchouc). Décalage de la bobine pour être sur que rien ne touche, remontage du réservoir même cinéma .....on commence un peu à perdre patience, redémontage du réservoir pour la ?? fois, et on isole un maximum de fils avec du chatterton, remontage et branchement du réservoir sans le fixer, ça cafouille encore et pourtant rien de semble toucher ???? on refait un essai en le soulevant un peu de 2 cm, ça fonctionne impeccablement.
Que faire ?? je tente un truc au lieu de mettre les caoutchoucs de part et d'autre des pattes avants, j'empile les deux caoutchoucs au dessus de la patte de chaque coté, ça marche la moto tourne rond ???? je remonte les grosses rondelles en inversant le sens du montage pour que la partie plane porte sous la patte et je serre les écrous.
La moto tourne bien, nous avons perdu plus de deux heures, sans comprendre vraiment ce qui s'est passé.
Je me dis ça peut pas tenir, dans quelques kilomètres ça va recommencer ....non ça marche, incroyable, on continue la route .......au lieu d'aller directement à Montpellier, on passe par Bollène, Pont Saint Esprit, des routes et des paysages magnifiques des Cévennes, 100/110 kms au compteur, il faut faire attention aux radars mobiles, genre engins de chantiers qui foisonnent dans ce coin. Déjeuner à Alès, puis direction Anduze pour ceux qui connaissent, jolie petite ville, puis direction Quissac dernière étape avant Montpellier. La moto tourne de façon impeccable sans le moindre pet de travers.
Nous arrivons à Montpellier, les copains me disent on connait, on y a habité en 1968, suis nous. En près de cinquante ans tous a changé, on se retrouve sur une sorte de périphérique, il y a beaucoup de monde et le style de conduite et sans pitié pour les voyageurs un peu perdus, au bout de 45 minutes on retrouve la bonne route direction Palavas les Flots, les copains après beaucoup d'efforts retrouvent leur ancienne maison et leur ancienne école au milieu de gigantesques constructions entourées de plans d'eau.
Le but approche, nous allons prendre la petite route qui va nous mener à notre camping de l'époque, c'est pas compliqué c'est en face d'un petit restaurant que l'on ne peut pas manquer.
Surprise ! plus de petite route, mais une voie rapide deux fois deux voies, un vieux bâtiment à droite qui semble abandonné, c'est le restaurant ! une sortie permet de passer sous la nouvelle route et retrouver notre bon camping.
Tiens cela ne s'appelle plus les Flots Bleus, petit camping familial avec le bureau du gardien et son petit bloc sanitaire, le petit camping est devenu une sorte de centre aquatique avec des bungalows, des piscines, toboggans et autre modernités, la petite chaine à l'entrée et remplacée par une barrière avec un code.
On prend deux ou trois photos, et on repart direction Palavas les Flots, il reste 6 ou 7 kilomètres, on va aller prendre un pot dans notre quartier général de l'époque le long du canal près de l'embouchure.
Encore une surprise, tout à changé, le port de plaisance est gigantesque, il y a des constructions partout, pas question de s'aventurer en moto, tout le centre est piétonnier.
On boit un verre, on constate les changements et on reprend la route, il est 18h30 et il faut quitter cette fourmilière pour espérer trouver un hôtel avec un peu de place.
Depuis sa réparation de fortune, la moto marche bien.
à suivre "la suite du périple comme en 1976"