Houlala... sujet subjectif !
"réussie" en quoi, d'abord ? Moi, ce qui m'intéresse, dans une moto, ce sont d'abord ses qualités routières, le plaisir de rouler (le caractère moteur compte beaucoup), la fiabilité, la facilité des réglage et de l'entretien, son confort, sa légèreté et sa polyvalence...
Ça exclut donc de mes choix la plupart des sportives, aussi brillantes soient-elles.
Tout bien pesé, dans mon "garage idéal", pour les twin, je vote pour la Triumph 6T oscillante.
Comme celle-là :
À la limite, une TR6 Unit des années soixante me plairait bien aussi, pour la simplicité et la souplesse du monocarbu, la beauté des formes, la légèreté, le couple à bas régime.
Pour les monocylindres, sans surprise, c'est la Bullet 500 et ça tombe bien, j'en ai déjà une...

Elle remporte tous mes suffrages ; confort, légèreté, position de conduite, embrayage endurant qui se fait oublier, magnéto SR1 facile à inspecter (condo accessible), qualité de la fourche, cliquet de retour au PM au talon, freinage très correct, vrai filtre à huile, chaîne primaire réglable par tendeur, sans oublier la beauté des lignes, du dessin... le moteur n'est pas très puissant, mais il est très agréable, avec un côté "tracteur" du longue-course très plaisant à mi-régime. Et leur démarrage au kick est vraiment facile.
Pour répondre à Zerton à propos de l'Interceptor série 2, j'ai eu l'occasion d'en essayer une il y a quelques années lors de la Gelée Royale... Bof.
Je l'aie trouvé très lourde, avec une position de conduite à l'américaine qui ne m'a pas plu : guidon trop haut, selle trop en arrière et réservoir trop petit (impossible de serrer les genoux sur le réservoir sans se forcer), repose-pieds trop en avant... le moteur ? Du couple, beaucoup, mais trop pour la partie-cycle et la position de conduite qui ne permet pas de faire corps avec la moto... elle m'a fait l'effet d'une moto pour accélérer en ligne droite.
Et puis je ne l'aime pas esthétiquement : bras oscillant trop long qui créé un vide entre le moteur et l'AR de la moto, plus de belle peinture à filets dorés avec logos de réservoir rapportés et la nacelle de phare typique qui sont si généralement si beaux sur les Royal-Enfield...
J'aime bien les BSA twin pré-unit en monocarbu (A7 ou A10): position de conduite excellente, rondeur de fonctionnement... mais je les trouve un chouïa lourdes (la fonte !) et la difficulté de retrouver le point-mort en ville, à chaud, c'est assez pénible : soit le réglage de la garde le permet, mais ça va patiner à chaud, soit ça ne patine pas mais la BV accroche au retour du PM et c'est chiant. Et on a beau affiner, ça bouge en fonction de la température de fonctionnement.
Je n'ai pas parlé des Norton (je trouve l'Atlas 750 magnifique), mais je n'ai essayé que des Commando en 750 et 850... le moteur est vraiment un régal, avec de l'allonge, un côté souffle inépuisable de locomotive et une belle rondeur de fonctionnement. Mais l'esthétique est assez quelconque, presque trop "européenne", presque "à l'allemande"... enfin, ça dépend des variantes. OK, la partie-cycle est au top, mieux que des japonaises des années 70, mais le freinage à disque est pitoyable (et emmerdant à entretenir et rénover) et pour celles que j'ai essayé, j'ai regretté qu'il ne permette pas d'exploiter pleinement l'excellence de la partie-cycle. En fait, la "Commando idéale", ça serait une Guzzi T3 ou S3, sorte de synthèse entre une Commando 850 et une BMW R 75/6... Oh le sacrilège ! Enfin bon, ça y est, j'ai parlé des Norton, finalement.
Après, y'a plein de moto anglaises classiques dont on puisse rêver, mais beaucoup exigent une maintenance de Concorde ou un outillage compliqué et des compétences mécaniques élevées.
Tout ça dans un contexte routier où les vitesses usuelles (sur la route) sont généralement comprises en 80 et 110 km/h...