C'est une Cemec L7.
Cemec est l'acronyme de « Centre d’études de moteurs à explosion et à combustion », une société fondée par Jacques Dormoy sur les restes du CMR, « Centre de montage et de réparations », l'atelier qui recyclait les restes des motos allemandes à la Libération.
La L7 était une 750 cm3 à soupapes latérales dont le moteur était dérivé de celui de la BMW R 12 flat-twin 745 cm3 (78 X 78 mm). Le cadre était également repris, en fabrication française, de celui de la BMW R 71. L'équipement électrique et le réservoir étaient aussi de fabrication française.
Cette moto était destinée à la police et à la gendarmerie. Solide, mais peu puissante (22 ch en version bi-carburateurs, 18 ch en monocarbu comme sur la photo postée par Elmo) et pataude avec sa partie-cycle longue et manquant de garde au sol, elle donnera un autre prototype produit à une soixantaine d'exemplaires, la R 73 (cadre de L7 et moteur de BMW R 75, le 750 cm3 à soupapes en têtes du fameux side-car "type Russie".
Voici une R 73 que j'ai prise en photo le 30 juillet dernier lors de la traversée de Paris en anciennes :
Quant à la Cemec L7, elle deviendra la Ratier L7 quand cette entreprise spécialisée en hélices d'avions rachètera le Cemec pour produire ensuite la Ratier C6 et C6 S en 1959, une nouvelle moto, nouvelle partie cycle à suspension oscillante et flat-twin 600 cm3 à culbuteurs à culasses inspirées de celles des Zündapp 600 et 750 cm3.
L'aventure Cemec-Ratier s'arrête en 1962, Ratier devant alors se débarrasser de son département moto de Montrouge pour produire du matériel électronique destiné aux radars des Mirage III.
Voici une Ratier L7, même moto que la Cemec L7. Celle-ci appartient à mon pote José, photo prise en 2012 lors d'une Gelée Royale que José organisait en mars avec son club, le Fanakick MC, rallye auquel des copains du Mac ont plusieurs fois participé.
